"Justice est rendue, ça faisait 20 ans que l'on attendait". Voici les premiers mots de Marie-Rose Blétry qui, à la sortie du procès, s'est dit "soulagée' de voir enfin le bourreau de sa fille condamné, après de longues années de combats.

Des détails qui ne trompent pas

Le procès de Pascal Jardin s'est donc terminé ce mardi, avec un verdict sans appel pour l'accusé. Confondu par des traces ADN, les jurés ont prononcé la peine maximale, assortie de 20 ans de sûreté. Ils n'ont donc pas cru une seconde à la thèse "du complot judiciaire" soutenue par le prévenu.

Arrêté en 2014, 18 après les faits, il avait d'abord avoué être l'auteur du massacre, avant de se rétracter. Déjà condamné en 2004 à un 1 an de prison ferme pour une tentative d'agression sexuelle avec arme, à Chalon-sur-Saône, on peut dire que Pascal Jardin "avait le profil". Pendant toute la durée du procès, il a sans cesse évoqué "une relation consentie avec la victime" le soir du meurtre, ce qui expliquerait la présence de son ADN.

Pour contrer cette version, les avocats de la partie adverse se sont succédé à la barre. Phillippe Chassaigne, l'avocat général, a tout d'abord rappelé "un meurtre d'une sauvagerie inouïe". Il a ensuite ajouté que "c'est l'accusé lui-même qui indique qu'il y a bien de l'herbe au milieu du chemin", un détail capital concernant la scène du crime.

Autre facteur déterminant, aucune autre trace d'ADN masculin n'a été retrouvé sur les vêtements et le corps de Christelle Blétry. "Cela ruine votre thèse de l'autre tueur qui se serait intercalé entre vous et le moment passé avec Christelle. Vous avez été capable du pire", conclut Philippe Chassaigne.

"Vous êtes un pervers"

La plaidoirie de Didier Seban, avocat emblématique des "disparues de l'A6", a également marqué les esprits. "Vous avez frappé au visage, dans son regard et dans ce qui faisait son humanité et vous la laissez agoniser. Vous êtes un pervers qui recherche la souffrance chez les autres" a déclaré le magistrat en rappelant que Christelle avait reçu 123 coups de couteau ce soir-là...

Devant tous ces témoignages, les arguments de la défense n'ont pas pesé bien lourd. Plutôt discrets et en désaccord avec leur client, les avocats ont essayé de convaincre le jury que le coupable se trouvait certainement dans l'entourage de la victime, appuyant la théorie d'une vengeance personnelle envers Christelle. Ils ont plaidé l'acquittement, sans succès.