Samedi matin à 8h22 et 45 secondes très exactement à l'aéroport d'Orly, un homme a tenté de saisir le fusil mitrailleur d'une militaire de Sentinelle, puis de la prendre en otage. Ces militaires qui font partie de "L’opération Sentinelle" ont été déployés au lendemain des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015, pour faire face à la menace terroriste et protéger les points sensibles du territoire. Cette opération s'est vue renforcée lors des attaques du 13 novembre 2015 en Île-de-France. L'agresseur est arrivé au premier étage du Hall A Terminal Sud, il a jeté par terre un sac contenant un bidon d'hydrocarbure, puis attaqué la militaire avec une arme de poing.

Il a ensuite utilisé la militaire comme bouclier et menacé ses deux collègues en citant cette phrase "Posez vos armes ! Mains sur la tête ! Je suis là pour mourir pour Allah ! De toute façon, il va y avoir des morts !" Ensuite, l'assaillant a réussi a s'emparé du fusil de la militaire qu'il a placé sur sa tempe. La militaire tente de se débattre, pendant que l'agresseur essaye tant bien que mal de la maîtriser (la scène dure au moins deux minutes) jusqu'au moment où les autres militaires auront la possibilité de tirer une première fois sur ce dernier qui finira par être touché par un tir létal. L'agresseur sera abattu par les deux militaires qui ont ouvert le feu pour protéger leur collègue et les civils à 8h25.

Cette attaque a semé la terreur dans l'aéroport d'Orly ce samedi matin, entraînant l'évacuation de pas moins de 3000 passagers, l'interruption totale du trafic, et la mobilisation de forces de sécurité considérable. Le trafic aérien a repris doucement dès l'après-midi.

Qui était l'agresseur ?

Ziyed Ben Belgacem est un français de 39 ans considéré comme radicalisé.

Déjà connu des services de police et condamné pour plusieurs vols avec violence, son casier judiciaire stipulait qu'il ne devait pas quitter le territoire. 1h30 avant l'attaque à Orly, nous apprendrons que Ziyed Ben Belgacem aurait tiré sur des policiers à l'aide d'un pistolet à grenaille lors d'un contrôle routier, car il roulait à vive allure.

C'est par a suite qu'il aurait volé un véhicule dans l'intention de se rendre à l'aéroport. Pour le procureur, l'assaillant est considéré comme un homme dangereux et déterminé à "aller au bout de ce processus".

Les analyses toxicologiques sont sans précédent !

Après avoir été abattu, le corps de Ziyed Ben Belgacem a été autopsié. Les analyses toxicologiques montrent que l'homme était sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiants. Plus précisément, l'agresseur avait 0,93g d'alcool par litre de sang et des traces de cannabis et de cocaïne.

La militaire hospitalisée

Ziyed Ben Belgacem a tenté de s'emparer du Famas d'une militaire, caporal-chef décrite comme particulièrement expérimentée, cette technicienne de l'armée de l'air a déjà été entendue plusieurs fois par les autorités.

La victime ne souffre heureusement d'aucune blessure physique mais serait en "était de choc" prise en charge par une psychologue dans un hôpital militaire. Une source émanant de l'hôpital nous donne plus de détails : "Pour l’instant elle n’a pas d’arrêt de travail à proprement parler, mais il paraît évident qu’elle ne va pas retourner immédiatement sur le terrain". Les deux autres militaires également marqués par les événements sont suivis psychologiquement par des professionnels de santé.