Lydie Troadec, 47 ans, sœur de Pascal Troadec, tué avec sa femme et ses deux enfants, vit à Plouguerneau, où elle réside avec son époux, Hubert C. Lequel était, comme sa femme, en froid avec Pascal et Brigitte Troadec. C'est d'ailleurs pourquoi, ayant été entendu par les enquêteurs, il avait déclaré qu'il n'avait pas vu des années Pascal et Brigitte Troadec ou leurs deux enfants, Sébastien et Charlotte. Mais des traces de son ADN ont été retrouvées au domicile des défunts ainsi que dans la voiture de Sébastien Troadec et il a fini par avouer, hier dimanche.

Le mobile serait moins les très mauvaises relations que l'argent. Le père de Pascal Troadec, décédé voici six ans, était propriétaire d'un immeuble dans le centre de Brest dont il louait les appartements. Une rumeur voulait qu'il y aurait dissimulé des lingots d'or dans la maçonnerie.

Le fils soupçonné à tort

Sébastien Troadec, 21 ans, entretenait des rapports ombrageux avec son père, Pascal, et il fut supputé, dès l'annonce de la disparition de la famille, qui résidait à Orvault, près de Nantes, qu'il aurait pu être coupable. Sa voiture avait été retrouvée abandonnée près de Saint-Nazaire le 2 mars dernier, le lendemain du signalement de la disparition de la famille. Le procureur de la République de Nantes avait fait état des relations tendues entre le père et le fils sans présumer du résultat de l'enquête.

Hubert C., 46 ans, ainsi que Lydie Troadec, ont été tous deux placés en garde à vue. Le meurtre a eu lieu le 16 février dans la soirée. C'est à l'occasion d'une fouille approfondie du pavillon des Troadec que les enquêteurs avaient, le 23 février, trouvé des traces de sang en diverses pièces à l'étage ainsi que dans l'escalier et sur un téléphone portable.

Des effets personnels de Charlotte, 18 ans, avaient ensuite été retrouvés près de Brest, ce qui a ramené les soupçons sur le couple formé par Lydie Troadec et Hubert C. Le procureur de Nantes devrait indiquer des détails sur le déroulement des faits et l'éventuel degré d'implication de Lydie Troadec. Par le plus court itinéraire, plus de 300 km et de trois heures séparent Plouguerneau d'Orvault et compte-tenu de la présence de la voiture du fils Troadec à Saint-Nazaire, et des circonstances, il est probable qu'Hubert C. ne soit rentré à son domicile qu'au matin du 17 février. Selon des enquêteurs, le déroulement des meurtres aurait été particulièrement sordide.