Le 20 avril 2017 vers 21h00, Karim C. attaque à la Kalachnikov une patrouille de police dans un fourgon. Il tue un policer en blesse deux autres, une passante est également touchée par ce qui semble être une balle perdue, avant d'être abattu par les forces de l'ordre.

Au delà de la stratégie, somme toute sommaire, c'est le profil de l'homme qui pose question : délinquant, puis criminel, et enfin terroriste. Une rengaine, depuis des années, c'est ce même profil qui revient régulièrement, de jeunes français, d'abord délinquants, petits voleurs, parfois braqueurs qui dérivent vers le radicalisme religieux et se mettent à tuer des citoyens français en pleine rue.

Mais alors, si tel est le cas, ces personnes sont passées par la case "justice". Ils ont été repérés par la société. Poursuivis. Condamnés. Comment dès lors comment ont-il pu passer à l'acte sans y être empêchés ?

Qui était Karim C. ? Un jeune français qui est né et habite la banlieue parisienne. Déjà connu pour divers actes de délinquance, en 2001, alors âgé de 23 ans, il vole une voiture, en percute d'autres, il n'hésite pas à ouvrir le feu, déjà, pour s'échapper. Il est finalement interpellé, mais toujours aussi violent, pendant sa garde à vue, il se saisit de l'arme d'un fonctionnaire de policier et tente de l'abattre en lui tirant 5 balles dans le corps. Par miracle le policier survit. Condamné en 2003 à 20 ans de prison pour tentative d'homicides, il fait appel et écope finalement de 15 ans en 2005.

il est libéré en 2015 et placé sous contrôle judiciaire avec des obligations de soins.

Le terroriste était connu pour sa radicalisation

S'il ne présentait aucun signe de radicalisation pendant son incarcération, Karim C. a fait l'objet d'une enquête antiterroriste et était connu des services de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI).

Il est d'ailleurs placé en garde à vue le 23 février dernier à Versailles pour, notamment, avoir proféré des menaces publiques sur des policiers. On se rend compte alors qu'il ne respecte pas son contrôle judiciaire, et que, par exemple, il ne satisfait pas à son obligation de soins. Malgré cela il est laissé en liberté.

Comment, dès lors, ne pas s'interroger sur la pertinence des décisions judiciaires qui ont jalonné son parcours ?

Comment ne pas se demander pourquoi un homme qui a tenté d'en tuer plusieurs autres par arme à feu n'est pas jugé plus dangereux qu'il ne l'a été ? Comment ne pas se demander pourquoi personne ne vérifie qu'il satisfait bien aux obligations qui sont les siennes en échange de sa liberté ? Et lorsqu'on s'en aperçoit, qu'on constate qu'il profère des menaces sérieuses contre la Police, pourquoi ne pas en tirer les conséquences qui semblent si évidentes à tout un chacun ?

C'est à ces questions que la justice doit répondre, au delà des grandes déclarations sur leur indépendance ou leur impartialité proclamée.