Sous prétexte de lutter contre le terroriste, "les paiements en espèces sont largement utilisés dans le financement des activités terroristes ". Cette communication a été publiée le 2 février 2016 au Conseil et au Parlement européen [COM (2016) 50; anti-blanchiment (COM (2016) 450] concernant le plan d'action visant à étendre le champ d'application du règlement sur les contrôles et la saisie des espèces quittant la Communauté. Il est fait référence à la nécessité d'explorer la limitation des paiements en espèces. Plusieurs États membres ont mis en place des interdictions pour des paiements en espèces supérieurs à un seuil spécifique.

Il est précisé aussi qu'un certain nombre d'États membres ont déjà (ou ont eu) des restrictions aux paiements en espèces en tant que mesure pour lutter contre la criminalité. En outre, l'initiative devrait être considérée conjointement avec la décision de la BCE du 4 mai 2016 visant à stopper la production du billet de 500 euros et d'arrêter l'émission de cette dénomination d'ici 2018 pour éviter le financement des activités illicites. Cette initiative est complémentaire des amendements à la Directive anti-blanchiment. Par conséquent, toute mesure restreignant l'encaissement anonyme de paiements seraient complémentaires à ces actions visées par l'examen de la directive AML ciblant, entre autres, les monnaies virtuelles et les outils de télépaiement lorsqu'ils sont utilisés anonymement.

La commodité et à la rapidité du numérique nous conduit à délaisser le cash. Alain Gerbier, directeur des activités fiduciaires à la banque de France souligne que « Le niveau d’usage n’est déjà pas très élevé. La France est l’un des pays de la zone euro où l’usage de la carte bancaire est le plus développé ». Comment défendre le maintient de l'argent liquide alors que les français utilisent de moins en moins le cash au profit des paiements électroniques, CB, virement, prélèvement, ces paiement progressent « de 5 % à 6 % par an depuis 2000 » en nombre de transactions, selon Alexandre Stervinou, responsable des activités scripturales à la Banque de France.

Les banques ont déjà fermé leurs guichets au profit des automates pour distribuer des billets, et bientôt les automates, considérés à leur tour trop coûteux seront, eux aussi supprimés.

Le Système souhaite exercer un contrôle absolu sur la monnaie tout en taxant les dépôts

Au Forum économique mondial de Davos, en janvier 2016, Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international, se disait favorable à la « société sans cash » de demain.

Elle rejoint en cela le ministre français des finances, Michel Sapin, qui déclarait : « la Banque centrale européenne [BCE] pourrait alors mieux insuffler de l’inflation grâce aux taux négatifs ». Une logique très discutable pour bon nombre d'économiste... Ce serait surtout un moyen d'empêcher les trafiques en tout genre (drogue, prostitution, commerce des armes, une certaine forme d'évasion fiscale, le travail au black et de parvenir à un traçabilité optimisée, aucun revenus ne pourrait alors être soustrait au contôle. "La société sans argent liquide au profit du numérique, traçable donnerait aux décideurs les moyens de contrôler tout le système", estime l’économiste Henri Bourguinat (Professeur émérite d’économie à l’université Montesquieu-Bordeaux-IV).

C'est le cadet des soucis des dirigeants, mais pensons à ceux qui vivent de la manche, la monnaie pour le don, l'argent de la charité ou encore la vente entre particuliers, les vides greniers ou autre, ou même ceux, démunis, qui revendent des objets pour survivre ou arrondir leurs fins de mois, ou emprunte un billet à un ami pour les dépanner. Et les petits billets de la grand mère ? N'est-ce pas une entrave à la liberté ? Les petites dépenses personnelles, qu'on ne souhaite pas justifier et voir tracées sur le compte. Certaines femmes au foyer se sentant trop dépendantes, et obligées de quémander « comme des mendiants » à leur mari, n'auraient plus d'autre alternative. Mais aussi, ce contrôle absolu de l'argent fait penser au verrouillage récent des retraits de cash en Grèce.

"La monnaie est un bien commun partagée par une collectivité, et la faire disparaître dans son expression « manuelle » est un acte politique de désagrégation sociale" affirme Didier Marteau (Professeur à l’ESCP Europe). Mais surtout, n'est-il pas gênant que ces décisions soient prises et que les réformes s'insinuent l'air de rien, sans aucune concertation, sans référendum et que personne ne semble s'en alarmer, est-ce vraiment démocratique? Le fonctionnement de l'Europe ne l'est pas vraiment à dire vrai. Il serait temps de s'en soucier.