Dans une Afrique en plein essor économique et où l’on retrouve les taux de croissance les plus élevés au monde (en moyenne 3%) se pose encore, et comme partout ailleurs dans le monde, la problématique de l’autosuffisance énergétique. Les besoins énergétiques évoluent en crescendo du fait de deux facteurs conjoints: la croissance démographique et le tissu économique qui ne cesse de s’agrandir. Selon les prévisions du PNUD en effet, l’Afrique comptera le quart de la population du globe à l’horizon 2050. Dans cet article, nous ferons d’une part un état des lieux de la production sur le continent par région (Afrique du Nord, centrale, de l’ouest, orientale, et australe).

Nous conjecturons ensuite de l’état actuel, ainsi que des potentialités du continent pour faire des projections en vue de répondre à la question: l’Afrique sera-t-elle à la hauteur des objectifs fixés à l’horizon 2050 ?

Voici un aperçu de l'état des lieux sur le continent au plan énergétique. Les principales sources d’énergie dans le monde y compris en Afrique (hormis des énergies renouvelables) sont le pétrole, le gaz, et le charbon (surtout produit en Afrique du Sud). Une particularité propre à l’Afrique est l’utilisation massive du bois de feu (qui représente plus de 80% de l’énergie consommée en Afrique subsaharienne excepté l’Afrique du Sud). L’un des paradoxes à noter en Afrique est cependant que le continent reste en déficit énergétique malgré qu’il produit plus qu’il ne consomme d’énergie.

En effet, le continent produit environ 14% du pétrole mondial, 8% du gaz et 5% du charbon dans le monde alors que lui-même n’en consomme respectivement que 4%, 3,5% et 1%. Même si les disparités varient d’une région à l’autre et surtout d’un pays à un autre il est à noter que dans certaines zones rurales, la couverture en électricité couvre à peine 10% des populations.

Les énergies renouvelables quant à elles (solaire, éolienne, et hydraulique) même s’ils prennent de plus en plus d’ampleur à la faveur de plusieurs projets financés par divers partenaires financiers peinent toujours à combler le gap du fait d’un potentiel toujours fort inexploité. La fracture énergétique sur le continent Il faut distinguer une Afrique à trois vitesses, l’Afrique du Nord, l’Afrique du Sud, et l’Afrique que nous pourrions appeler «le reste de l’Afrique».

Les réserves de gaz et de pétrole étant concentrées pour une grande part au Nord ces pays sont avec l’Afrique du Sud les mieux lotis. Quant aux autres pays (Afrique subsaharienne sauf Afrique du Sud), leur consommation énergétique reste nettement en deçà de ceux précédemment cités. En effet, les pays de l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud consomment pour plus de 70% de la production du continent, tandis que les autres représentant trois quarts de la population continentale ne consomment que le tiers de la production.

Quelles solutions pour améliorer la situation de l'Afrique à l’horizon 2050?

Avec le boom démographique et l’émergence d’une classe moyenne qui revendiquera à juste titre un niveau de vie à sa hauteur, le continent devra faire face à la nouvelle donne qui le menace entre autres: l’épuisement des ressources énergétiques d’origine fossile (pétrole et gaz notamment).

Mais l’avenir reste rose à condition que certaines mesures soient prises:

  • L’optimisation des ressources énergétiques en adéquation avec les besoins des populations. En effet, le pétrole, pourtant source d’énergie la plus chère reste le plus utilisé;
  • Le développement des énergies renouvelables. Partout en Afrique aujourd’hui ces énergies ont le vent en poupe. Il est cependant nécessaire de soutenir les efforts conjoints déployés dans ce secteur, car le potentiel reste fort inexploité, notamment en matière d’énergie hydraulique dans laquelle l’Afrique de l’Est pourrait jouer un rôle primordial.
  • Il est aussi important de souligner l’importance des biomasses qui constituent également une niche qui ne demande qu’à être exploitée de façon optimale.

Enfin, il n'est pas superflu d'évoquer l'énergie nucléaire qui est aussi une piste, même si se pose d'une part le débat de la sécurisation des sites sur un continent encore gangrené par des conflits armés, et d'autre part le traitement des déchets. Il faut dire qu'il existe déjà des centrales nucléaires sur le continent, notamment en Afrique du Nord et en Afrique du sud. D'autres pays devraient leur emboîter le pas.