Depuis la nuit des temps, depuis qu’il existe, l’Homme a toujours consommé de la viande et est, de ce fait, un omnivore. Devenu chasseur, il est également devenu éleveur lorsqu’il a su s’organiser en sociétés, en clans… Les peaux, les cuirs, les poils, les plumes, les fourrures provenant du gibier ou du cheptel étaient utilisées pour la confection de vêtements. Outre le fait d’abattre un animal pour sa consommation, l’Homme pratiquait également des sacrifices, ce, pour satisfaire les dieux, les déesses, pour des demandes diverses formulées par les communautés[1].

En signe de commémoration du sacrifice d’Abraham, les Catholiques consomment, le jour de Pâque, l’agneau pascal, les Juifs consomment, le jour de la Pâque juive, de la viande kasher, et, les Musulmans consomment, le jour de l’Aïd El Kebir, du mouton. Si, dans la religion catholique, l’étourdissement des bêtes avant abattage doit être la règle, dans les religions juive et musulmane, il est recommandé d’égorger les animaux sans étourdissement[2].

Mais, plus grave encore, l’économie de marché, qui suppose une surconsommation de produits divers, dont ceux issus de l’élevage, l’existence ou la création de stations d’élevage intensif, la rentabilité, qui suppose qu’on doit travailler ‘’vite’’ et ‘’bien’’, ce, au détriment de la qualité, font que l’animal subit des stress inutiles et qu’il n’est pas respecté dans sa dignité.

Il ne faut pas oublier non plus que les animaux sont transportés dans des cages à l’arrière des camions, et, qu’ils entreprennent un long et pénible voyage pour parvenir aux abattoirs. De plus, de nombreux personnels de santé estiment, à juste titre, que la consommation d’une viande issue d’un animal stressé est préjudiciable à la santé du consommateur.

  • pour que le consommateur mange du foie gras, du caviar, de la viande…, s’habille selon les canons de la mode, utilise, pour son confort personnel, des oreillers ou des couettes (garnis de duvets) ?
  • pour que ce consommateur-lambda s’habille de fort belles fourrures issues d’élevages en cage et d’abattages très cruels, alors que, depuis fort longtemps, des fourrures synthétiques ont été créées ?
  • pour que ce même consommateur utilise des produits cosmétiques (issus de l’expérimentation animale), alors que d’autres alternatives existent depuis longtemps ?

Etait-il également utile de démontrer, notamment sur des lapins, la nocivité du tabac chez l’homme, alors que, même avant l’adoption de la Loi Evin, des médecins avaient, en soignant des personnes victimes de leur addiction à la cigarette, constaté que le tabac était dangereux pour l’homme, puisqu’il pouvait provoquer des cancers… ?

Est-il également utile de castrer un porcelet sans anesthésie ou de lui couper la queue à vif ? Est-il utile de broyer des poussins pour je ne sais quelle utilité ? Est-il vraiment nécessaire que des animaux soient élevés en batterie dans de grands hangars, sans voir le soleil, la terre, gavés de médicaments destinés à leur engraissement ? Est-il nécessaire de maltraiter les lapins angora (dont on retire la fourrure à vif) ?

Il conviendrait d'interdire formellement l'élevage en batterie

Non. Alors, il conviendrait d’interdire formellement l’élevage en batterie ! Mais, nos Politiques, nos Gouvernants, seraient-ils capables de procéder de telles interdictions ? Oui, s'ils en ont la volonté, oui s'ils démontrent qu’ils sont capables de lutter contre ces lobbyes de la viande et de la grande distribution… Des corridas, dans le sud de la France et en Espagne[3], ce, en toute légalité, pour des raisons dictées par l’exception culturelle, sont organisées pour satisfaire un monde assoiffé de sang.

Il en est de même pour les combats de coq qui sont tolérés dans les Départements d’Outre Mer et dans le Nord de la France[4]. Des associations luttent contre ces ‘’jeux’’ de cirque ; la Commission européenne tente vainement de créer une directive visant à faire interdire les corridas et les combats de coq. Mais, cela s’avère presque impossible, vu la puissance des lobbyes ! Comme toujours, le chantage à l’emploi est là pour empêcher toute action.

On peut aussi évoquer des combats de chiens, qui, eux, sont totalement illégaux. Pratiqués dans la clandestinité, il y a peu de chance pour que les autorités puissent arrêter leurs auteurs et les traduire en justice. Mais, qu’en est-il des cirques, qui, parcourant la France entière avec leurs animaux enfermés dans des cages, s’en servent pour leurs spectacles de dressage ?

Le massacre des espèces animales en voie de disparition pour leur ivoire ou pour quelconques produits aphrodisiaques, le massacre des dauphins dans les Îles Féroé, la chasse à la baleine par les Japonais ou les Norvégiens… tout cela, pratiqué au nom des us et coutumes… ou, tout simplement, d’une ‘’certaine’’ science. Tout cela est à dénoncer, ce que de multiples associations font.

De nombreux animaux de compagnie, qui sont lâchement abandonnés par leurs maîtres pour des raisons égoïstes, finissent le plus souvent dans des refuges et attendent leur adoption. A ce titre, la SPA œuvre pour rappeler que « l’animal n’est pas un jouet ! ». La liste est longue tant les exemples sont multiples et nombreux.

Mais, si, hélas, les crimes contre l’humanité existent, on peut déplorer l’existence des Crimes contre le Monde Animal. Fort de ces constats, de plus en plus d’hommes et de femmes, qui s’élèvent contre la cruauté envers les animaux se tournent de plus en plus vers le végétalisme ou vers le végétarisme. Est-ce que cela veut dire qu’il y a une prise de conscience de la part des citoyens Français ? Oui, car la loi de janvier 2015 veille au respect des animaux et veille à leur bien être physique et moral.

Le respect des droits de l’homme passe-t-il par le respect du droit des animaux ?

  • Oui, puisqu’il est obligatoire de considérer que la cruauté envers l’être humain et synonyme de cruauté envers les animaux.
  • Oui, parce qu’une proposition de loi[5], déposée par Olivier Falorni, Député, a été représentée le 12 janvier 2017 à l’Assemblée Nationale suite à la Commission des Affaires économiques : ‘’Respect de l’animal en abattoir’’ (PPL).

S’élever, au niveau mondial, contre la peine capitale est nécessaire.

Mais, s’élever contre la cruauté envers les animaux est plus que nécessaire, ce, pour le bien-être de l’humanité et le respect de tout être vivant. Il est vraiment possible d’espérer, car, malgré l’assaut des lobbyes du secteur, le Gouvernement croate, imitant le Gouvernement japonais qui a pris la même décision en novembre 2016 a interdit formellement, le 1er janvier 2017, l'élevage des animaux à fourrure en célébrant l'entrée en vigueur d'une décision adoptée en 2006. Dans son communiqué, l’Association Mode sans fourrure, espère que d’autres pays, dont la France, prendront la même décision que le Gouvernement croate. Elle a lancé son appel sur Facebook et sur Twitter

La Fondation Brigitte Bardot demande l'interdiction de toutes les fourrures. Aussi, n’oublions pas que, comme l’être humain, l’animal, face à la mort, éprouve une peur, une panique dirais-je, effroyable, et, qu’il est sensible à la douleur et au traitement qui lui est infligé !

Pour conclure, l’animal n’est, ni un jouet, ni un objet. C’est un être vivant doué de conscience, de sa propre raison, de sa dignité, de sa sensibilité…

[1] De plus, comme chez les Aztèques ou les Incas, des sacrifices humains étaient pratiqués.

[2] En toutes occasions, les Juifs et les Musulmans, qui n’ont pas le droit de consommer du porc, ne peuvent consommer que de la viande issue d’animaux égorgés à vif, donc vidés de leur sang.

[3] Avec mise à mort du taureau. Seul le Portugal ne pratique pas, dans ses corridas, des mises à mort.

[4] Des paris sont organisés comme dans les courses de chevaux.

[5] Une proposition de loi émane d’un parlementaire (député ou sénateur) alors qu’un projet de loi émane d’un ministre ou du Gouvernement dans son ensemble.

Une fois adopté, proposition ou projet, le texte est promulgué par le Président de la République, et, devient, après publication au Journal Officiel, applicable en tant que décret d’application. (Voir, à ce sujet, l’article 10 de la Constitution de la Vè République)