« C'est pour la Syrie ». C'est par ces mots qu'un homme a justifié son geste mardi, celui de s'attaquer à un gardien de la paix avec un marteau sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, à Paris. L'assaillant, dont il a été plus tard découvert qu'il était également armé de couteaux de cuisine, a été neutralisé par l'un des collègues du gardien de la paix visé alors qu'il menaçait les passants devant l'une des attractions touristiques les plus fréquentées de la capitale française. Des centaines de personnes se sont réfugiées dans la cathédrale et dans les cafés à proximité, tandis qu'une centaine de policiers se sont précipités sur les lieux.

Les documents trouvés sur l'assaillant ont permis de l'identifier comme un Algérien de 40 ans, doctorant en sciences de l'information à l'université de Metz. Il a vécu en France durant trois ans afin de travailler sur une thèse sur les sciences de l'information et les communications et a précédemment travaillé comme journaliste en Algérie et en Suède. Le suspect a prétendu être un "soldat du califat" de l'État islamique, selon une source proche de l'enquête. Les enquêteurs ont trouvé une vidéo d'allégeance à l’État islamique dans sa résidence étudiante.

Gérard Collomb rapidement sur place

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a déclaré que l'attaquant portait des « armes rudimentaires » et a crié « c'est pour la Syrie » alors qu'il frappait l'officier de police de 22 ans.

Le ministre a visité la préfecture de police, à 50 mètres de la scène de l'attaque, afin de d'échanger avec les agents impliqués dans cet incident. L'assaillant s'est ainsi approché de la patrouille policière par derrière vers 16h20 ; a retiré un sac à main de son sac à dos et a frappé l'un des officiers à la tête. « Son collègue a réagi avec sang-froid et a tiré pour s'assurer que l'officier attaqué ne soit pas blessé », s'est félicité Gérard Collomb.

« Le policier n'a été que légèrement blessé, mais cela aurait pu être bien pire si son collègue n'avait pas réagi si rapidement. L'assaillant a été blessé et nous attendons le pronostic ». Le ministre de l'Intérieur en a également profité pour confié que « une fois de plus, la police et les forces de sécurité, dans notre pays, comme d'autres pays d'Europe, sont victimes d'une attaque au nom d'une idéologie criminelle.

Nous voyons ici que nous passons d'un terrorisme sophistiqué à celui où les outils les plus ordinaires peuvent être utilisés ».

Une « task force » 24 heures sur 24

Gérard Collomb a déclaré que le gouvernement envisageait de renouveler l'état d'urgence en place des les attentats de Paris en novembre 2015. « La lutte contre le terrorisme est une priorité pour le Président de la République », a-t-il déclaré. Cela faisait plusieurs mois que la capitale française n'avait pas été touchée par un tel acte. En février, un homme égyptien avait provoqué la panique près du Louvre alors qu'il courait vers des soldats avec une machette. Un mois plus tard, un terroriste avait réussi à attraper le pistolet d'un membre de l'opération Sentinelle alors qu'il patrouillait à l'aéroport d'Orly.

L'assaillant avait été abattu. Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis la création d'une « task force » afin de lutter 24 heures sur 24 face à l’État islamique. Un mois après l'élection du nouveau Président de la République, la création de celle-ci est désormais validée depuis mercredi matin après un décret du Conseil de défense. Elle sera dirigée par Pierre de Bousquet de Florian, ancien numéro un de la DST. Un progrès de plus, espérons-le, dans la lutte contre le terrorisme.