Ni soigner, ni sevrer, ni sensibiliser mais consommer en toute sécurité, c'est le pari que s'est lancé la France le 11 octobre 2016 en lançant le concept de la "salle de shoot" ou "salle de consommation à moindre risque". Un an après son ouverture il semblerait que 800 personnes l'aient déjà utilisé. Située dans le bâtiment de l'hôpital Lariboisière (10ème arrondissement), cette structure a recensé environ 53 600 actes de consommations. En moyenne ce sont les injections de Skenan (antidouleurs à base de morphine) qui sont les plus répandues, bien avant l'héroïne.

Les toxicomanes y sont encadrés par des infirmiers et des éducateurs et les conditions d'hygiène sont idéales. L'objectif principal est de limiter les pratiques dangereuses et d'optimiser les dépistages des maladies infectieuses (sida, hépatites...). Puisqu'on le rappelle, cette salle de shoot est à l'origine un protocole expérimental de 6 ans dans le cadre de la loi santé de janvier 2016 de Marisol Touraine (ministre de la santé sous François Hollande). Grâce à ce dispositif, aucune overdose mortelle n'est à déplorer malgré quelques interventions des services d'urgences.

Envisager d'ouvrir d'autres salles ?

Bien que les avis soient controversés à ce sujet, l'ouverture d'une ou plusieurs autres salles de shoot est envisageable par la mairie de Paris.

Un dispositif similaire a d'ailleurs déjà été mis en place à Strasbourg.

Mais les opposants à la salle ne sont pas tout à fait de cet avis. Certains déclarent se sentir en danger, les nuisances sonores générées ne font qu'accentuer leur désarroi. Parmi ces riverains mécontents se trouve des familles avec des enfants ne sachant pas comment gérer la situation.

Une demande des habitants a été faite afin de faire déménager la salle de shoot dans un autre quartier. Pour apaiser les tensions, des maraudes ont été organisé par l'association Gaïa (association encadrant la salle de shoot) et la police circule régulièrement dans le secteur. D'autres maraudes de sensibilisation sont prévues afin de prévenir le voisinage et d'orienter les usagers de drogues vers ce lieu plus sur.

Mais tout n'est pas gagné. Si cette salle a permis d'aider certains toxicomanes et de les encadrer, il reste du boulot. Elle n'a pas permis d'éliminer complètement la consommation de drogue dans les lieux publics et des seringues usagées jonchent encore les pavés des rues parisiennes.