Alors que les langues se délient de plus en plus dans cette Affaire weinstein, on parle très peu de cette avalanche d’aveux en étant curieux ou en se posant des (bonnes) questions. Même s’il faut prendre des pincettes quand on aborde ce sujet, nous sommes malgré tout en droit de nous interroger.

Que faisaient toutes ces femmes dans ces chambres d’hôtel ? Pourquoi accepter des rendez-vous en plein milieu de la nuit dans des suites ? Est-ce qu’une adulte ne voit pas le mal que peut engendrer ces rencontres ? Pourquoi, enfin, personne ne pose ces questions ?

Attention, il n’est pas question ici de remettre en cause les faits. On est tous d’accord pour affirmer qu’Harvey Weinstein est un horrible personnage et que les femmes agressées sont des victimes. Il n’y a pas débat. Le débat est qu’en agissant ainsi (accepter de tels rendez-vous…), elles alimentent les idées que l’on se fait du show business à savoir « il faut coucher pour réussir ». En se comportant ainsi, elles se sont jetées en quelque sorte dans la gueule du lion. Et encore une fois, cela n’excuse pas l’homme et ne minimise pas ce qu’ont subi ces femmes. Vous comprenez ?

Les interrogations des hommes et des femmes

J’écris cet article en sachant que je suis sur le fil du rasoir en évoquant ce sujet de la sorte.

Mais j’ai décidé de l’écrire car autour de moi, j’ai entendu toutes ces questions de la part d’hommes… et de femmes. Et surtout parce que j’aurais pu l’écrire bien avant mais que j’ai pris mon temps, du recul et que j’ai le soutien de la gente féminine de mon entourage et pas que. On se pose des questions et c’est bien normal.

De plus, lorsqu’on creuse un peu, la majorité de ses femmes ont déclaré connaître la réputation de l’homme. « Tout le milieu le savait » peut-on lire ou entendre. Alors pourquoi accepter…

Aujourd’hui, ce sont plus de cinquante femmes qui accusent, qui dénoncent. Et elles ont bien raison. Le producteur américain de 65 ans mérite tout ce qu’il va récolter.

Mon avis, même s’il importe peu, est qu’on ne sait pas quelles sont les coulisses de l’affaire, s’il n’y a pas eu des promesses de faites, des accords acceptés… Une femme a parlé, cinquante ont suivi et ce n’est pas fini. Laurent Ruquier a déclaré qu’il ne faut pas s’insurger de se faire toucher si l’on accepte un rendez-vous dans une chambre à trois heures du matin. Je suis un peu d’accord et après enquête, des millions de personnes pensent la même chose.

Est-il plus facile de parler maintenant alors que les carrières de ces femmes sont faites, qu’elles sont millionnaires ? J’ouvre le débat.