Lors du cours précédent, un professeur de physique-chimie a distribué à ses élèves de terminale un document représentant un QR code. En scannant ce code, les élèves ont eu accès à une vidéo expliquant une notion importante du cours sur leurs Smartphones. En dessous la vidéo, ils ont rempli un questionnaire et mis en commun leurs réponses sur une plate-forme collaborative. Aujourd’hui les élèves se retrouvent en classe pour une séance de travaux pratiques par petits groupes. Le QR code leurs a permis de préparer cette séance. Les bases sont posées pour un cours attractif et dynamique.

« Le cours à la maison, les devoirs en classe »

La classe inversée est un concept venu d’Amérique du Nord qui a pour objectif de dynamiser le temps passé sur les bancs de l’école. Les cours sont proposés en dehors du temps scolaire via les TIC (vidéos sur internet notamment), tandis que le temps de classe est réservé à l’accompagnement des élèves dans leurs apprentissages. Pendant ce dernier, on se consacre aux travaux pratiques et aux résolutions de problèmes complexes en privilégiant le travail de groupe qui favorise la collaboration.

La pédagogie inversée permet de responsabiliser les élèves face à leurs apprentissages et offre à l’enseignant une plus grande disponibilité pour répondre aux besoins spécifiques de ses élèves.

Déchargé de dispenser son cours magistrale, il ira de groupe en groupe accompagner les élèves dans l’acquisition des connaissances. Dès lors, plus besoin d’évaluation terminale puisque l’enseignant veillera à ce que les connaissances soient acquises pendant les travaux pratiques. Et si on n’y arrive pas, ce n’est pas grave, on réessayera autant de fois qu’il se faut et on finira par réussir.

Quels changements ?

Cette méthode est en rupture avec la posture classique de l’enseignant qui dispense son cours au tableau. Elle est coûteuse en temps, en énergie et même en matériel puisque l’enseignant doit faire ses propres vidéos. Ces vidéos ne doivent pas excéder un certains temps au delà duquel l’attention des élèves est perdue.

Ne pas dépasser une dizaine de minutes pour un élève de terminale par exemple. Mais cette méthode redonne au rôle d’enseignant son côté positif, la relation avec les élèves est changée. Il ne s’agit pas d’imposer un savoir, c’est une méthode dépassée, mais d’accompagner l’élève de son acquisition.

S’il est bien un obstacle à cette méthode c’est l’inégal accès des élèves à internet. Sans internet pour tous, la méthode risque d’être inégalitaire sauf si des solutions sont trouvées. Alors à quand internet comme un service public de droit ? Au même titre que le ramassage des ordures par exemple. Après tout, les impôts augmentent sans arrêt mais pas les services… et aujourd’hui internet est indispensable. Déjà, pour les foyers qui n'en sont pas équipés, c'est un réel désavantage.