Anne Hidalgo serait-elle trop ambitieuse ? La maire de Paris a annoncé qu’elle souhaitait mettre fin à la circulation des voitures à essence dans les rues de la capitale d’ici 2030. Un objectif qui lui semble réalisable, car les Parisiens ont plein d’autres alternatives pour se déplacer.

Et notamment les transports en commun, qui vont se développer dans le cadre du Grand Paris Express. D’ici 2030, 200 km de lignes de métro vont être créées comme la ligne 15 qui s’étend au Sud de Paris entre Noisy-Champs et Pont de Sèvres. Livraison prévue en 2022.

Cependant il faut souligner que certains travaux ont déjà pris du retard. Comme l’explique France Info, les élus du Val d’Oise, de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne se sont réunis devant Matignon pour exiger le respect des délais. C’était jeudi 12 octobre.

Dans certaines zones où la population est dense, ce déploiement des transports ne sera pourtant pas suffisant. C’est pourquoi la Société du Grand Paris, qui chapeaute le projet, s’engage à faire circuler une rame toutes les 2 à 3 minutes et créer ainsi un important trafic de personnes dans la capitale. Cela pourrait même aller jusqu’à une rame toutes les 90 secondes en heure de pointe selon France Info !

Au-delà de l’augmentation du trafic des métro se pose une question plus pragmatique.

Les gens pourront-ils se rendre jusqu’aux gares ? En effet, le projet du Grand Paris vise à désenclaver certaines zones éloignées de Paris pour amener les gens qui y travaillent. Cependant, le réseau des stations de transports reste très disséminé dans la région. Il faut donc amener les gens aux stations. Par bus ou voiture.

Et dans ce cas, il faut encore une fois prévoir les infrastructures nécessaires. Un chantier immense qui sera prêt d’ici 2030 ?

L'électrique, un engagement industriel important

Ce qui est sûr c’est que d’ici 2030, plusieurs constructeurs automobiles se sont engagés à ne plus commercialiser de voitures à moteur thermique en accord avec le Plan Climat du gouvernement.

Pourtant certains envisagent de manière pessimiste un parc automobile qui n’évoluera pas aussi vite. Renault espère atteindre les 5% d’ici 2022, ce qui semble un peu juste pour atteindre le 100% seulement huit ans plus tard. Mais Carlos Gohn se veut confiant, et mise sur une progression très rapide dans les prochaines années.

Enfin, il y a un dernier problème qui en inquiète plus d’un : la question de la production énergétique. En effet, la France pourra-t-elle produire autant d’électricité que les plus de 32 millions d’automobilistes équipés d’un véhicule électrique en auront besoin ?

D’autant que la France s’est engagée dans une politique de suppression de l’énergie nucléaire. Ce qui signifie qu’à terme 17 des centrales françaises vont fermer.

Même si pour le moment les discussions et l’avancée de ce projet sont en stand by comme c’est le cas à Fessenheim.

Certains vont jusqu’à craindre un énorme black out généré par un trop grand nombre de véhicules en charge au même moment. France Info a contacté le Réseau de Transport d’Electricité qui explique qu’il serait par exemple envisageable de demander à ne pas recharger sa voiture entre 13h et 19h, moment où la consommation est la plus importante en France.