C'est une histoire assez sordide que seul les Etats-Unis et particulièrement l'Etat du Texas peuvent nous offrir. Dans la soirée de ce jeudi 12 octobre, Robert Pruett est mort d'une injection létale dans la prison de Huntsville malgré sa dernière tentative d'appel devant la Cour Suprême, refusée une heure avant son dernier souffle. L'homme de 38 ans est ainsi devenu, déjà, le 544e prisonnier a être exécuté depuis la rétablissement de la peine de mort au Texas en... 1976. Ce qui en fait l'un des pays les plus actifs dans ce domaine. Cette sentence extrême est également la 20e de l'année aux USA et déjà la sixième au Texas.

Si cette peine est devenue une habitude dans cet état, la situation de l'homme et son passé est lui beaucoup plus rare. Robert Pruett a été condamné à l'âge de 15 ans seulement et n'a ainsi jamais connu la liberté en tant qu'adulte. Après quelques larcins dans sa jeunesse (ventes et prises de stupéfiants, vols...), il avait déjà connu la prison pour adulte à l'âge de... 7 ans. Mais c'est à ses 15 ans que sa vie a basculé. Incarcéré pour complicité du meurtre de son voisin dont l'auteur n'est autre que son propre père, l'adolescent est condamné à une peine jugé par beaucoup très sévère... 99 ans de perpétuité, soit la peine exacte infligé à son paternel.

Meurtre prémédité ou complot organisé ?

Cette condamnation n'est pas celle qui a valu la peine de mort au jeune homme. Cinq années plus tard, le surveillant pénitentiaire, Daniel Nagle, est retrouvé allongé dans son sang, tué avec une tige en métal, le coupable est rapidement (trop ?) trouvé : Robert Pruett. Si l'officier est décédé quelques jours après lui avoir infligé une sanction disciplinaire, les preuves de sa culpabilité n'ont jamais été fournies.

Alors que pour la justice il ne s'agissait que d'une affaire de vengeance macabre, l'homme n'avait depuis cessé de crier au complot et au coup monté entre certains prisonniers et agents pénitentiaires.

Rapidement condamné à la peine de mort pour cet acte, Robert Pruett a réussi plusieurs fois a échappé à l'exécution grâce notamment à des traces ADN sur la scène de crime qui n'ont jamais pu relier le meurtre à l'accusé et des preuves inexistantes.

Proclamant jours après jours son innocence dans une affaire qui a fait beaucoup de bruit en Amérique ces dernières années, il a longtemps pensé pouvoir convaincre ses détracteurs.

Pourtant cette fois-ci, la justice en a décidé autrement. Si aucunes preuves ne confirment sa présence sur les lieux au moment de l'assassinat, son absence n'a pas non plus été prouvée. L'homme a donc perdu sa bataille et a quitté le dangereux couloir de la mort pour être exécuté ce jeudi, sans que l'on ne sache réellement jamais s'il est ou non le coupable de cet horrible meurtre.