Le gouvernement a tranché : pas question d’instaurer la sélection à l’université. Du moins, pas en apparence s’inquiètent encore certains syndicats étudiants. Le gouvernement doit présenter, dans le détail, son projet de réforme de l’accès à l’université en France. Mais dès ce dimanche, plusieurs points ont été révélés.

Il n’y aura donc pas de sélection à l’université. C’est ce que craignait majoritairement les syndicats étudiants, fidèles au principe d’accessibilité à tous. Au lieu de cela, le gouvernement propose une remise à niveau obligatoire pour les élèves qui n’auraient pas le niveau.

Sur France Inter, ce matin, on explique donc que la licence, qui se faisait jusqu’ici en trois ans, serait donc modulable.

L'université et les professeurs, maîtres de l'orientation

Comment déterminer quel élève doit aller en remise à niveau et quel élève peut directement entrer en première année ? C’est la grande question qui semble encore à travailler. En effet, le gouvernement a proposé une orientation en plusieurs étapes. La première est l’inscription sur une plateforme en ligne qui va venir remplacer l'APB. Cette plateforme permettra, en outre, au élèves de positionner leurs voeux, comme c’était le cas jusqu’à présent. Mais en plus de cela, la plateforme sera aussi une véritable encyclopédie des cursus.

Elle donnera des informations sur le cursus en lui-même, mais aussi son taux de réussite par exemple, ou ses débouchés. Le but étant de mieux informer les élèves.

La mauvaise orientation est considérée comme la principale cause d’échec en première année de licence à l’université. Mais la plateforme n’assurera pas seule la démarche informative.

En effet, le conseil de classe est désormais mis à contribution. Il pourra donner son avis sur le choix de l’élève, de manière favorable ou défavorable et pourra éventuellement le guider vers une autre voie.

Quant aux universités, dernière étape, elles devront également assurer ce rôle de guide. Plusieurs choix s’offrent en effet à elles.

Le premier, accepter une candidature (un “oui” ferme). Le second, indiquer un “oui mais” qui suggère que l’élève n’a pas totalement le niveau et devra passer par une année propédeutique. Enfin, refuser catégoriquement une candidature. Et dans ce cas, l’université et la plateforme en ligne se doivent de proposer une autre formation qui corresponde au choix de l’élève.

"La sélection qui ne dit pas son nom"

Vous voyez donc que tout est fait pour apporter une orientation personnalisée aux lycéens afin d’empêcher le fiasco de cette rentrée avec 3 000 élèves sur le carreau en septembre.

Seulement, ces propositions du gouvernement soulèvent de nouvelles interrogations. La première concernant le conseil de classe.

Sur France Info ce matin, on entendait une lycéenne se demander sur quelles bases les professeurs allaient pouvoir juger de l’admissibilité d’un élève à une formation. Dans son cas, le droit n’étant pas enseigné au lycée, comment savoir si elle y a sa place. Certains réclament en outre que les élèves soient plutôt jugés sur leur motivation que sur leur niveau réel. Des points qui devront être éclaircis lors de la présentation officielle de la réforme, plus tard dans la journée.