Tous les ans au mois de Novembre, le Secours Catholique communique la situation de la France en matière de pauvreté. Allocataires, chômeurs, migrants,... les préjugés grandissants doivent trouver des réponses selon l'association. Si l'on ne devait retenir qu'un seul chiffre, c'est le montant du seuil de pauvreté, fixé en 2015 à 1.015 Euros de revenus mensuels par personne. Analysons maintenant les clichés qui pèsent sur la partie la moins riche de la population.

Les plus pauvres font-ils des enfants pour bénéficier des allocations familiales ?

Près d'un français sur trois répondrait 'oui' à cette question selon un sondage réalisé par le Secours Catholique au printemps dernier.

Plus de 50% des Français partageraient même cet avis selon une autre enquête réalisée en 2014. Dans la réalité, les allocations familiales couvrent environ 34% du coût d'un enfant de plus de 3 ans, uniquement chez les 10% de ménages français les plus pauvres. Ces derniers financent donc les deux autres tiers de l'éducation de leur enfant sur leurs propres deniers. Selon le Secours Catholique, un couple avec trois enfants gagne, au total et proportionnellement, 900 Euros de moins qu'un couple sans enfant.

Les étrangers viennent-ils en France pour profiter de son système social ?

Ici, 40% des Français interrogés seraient plutôt d'accord sur la question. Mais l'enquête réalisée montre le contraire.

En effet, le revenu mensuel moyen d'un ménage français en situation de précarité est de 930 Euros. Le Secours Catholique ajoute que le même montant chez les ménages étrangers n'est que de 139 Euros, ce qui les met en situation dite "d'extrême pauvreté". Les raisons sont multiples. Beaucoup se heurtent par exemple à la longueur et à la complexité des procédures de demandes d'aides sociales.

Leur statut d'étranger les écarte également de nombreuses allocations. L'enquête ajoute que 57% des étrangers en situation de bénéficier de certaines aides ne les demandent pas, et près de 80% des chômeurs immigrés ne perçoivent aucune indemnité.

Y a-t-il davantage de pauvres en ville ou à la campagne ?

L'enquête annuelle du Secours Catholique montre que la pauvreté est davantage installée dans les grandes villes que dans les campagnes.

Mais ce sont dans les zones rurales que les pauvres se font de plus en plus nombreux chaque année. En cause, la proportion élevée de seniors aux maigres pensions de retraite et de familles monoparentales attirées par le montant moins élevé des loyers loin des zones urbaines. Le loyer est d'ailleurs le poste de dépense le plus élevé chez les ménages français les plus pauvres, augmentant ainsi les cas d'arriérés de paiement (loyers, impôts, assurances,...) et de souscriptions de crédits à la consommation. Le coût du transport pour se rendre sur son lieu de travail est également de plus en plus important, et met certaines familles dans la difficulté.

Le chômage est-il la principale cause de pauvreté ?

La réponse est non, même si 56% des Français répondraient 'oui' à cette question selon un sondage de l'institut Viavoice. Mais le Secours Catholique rappelle que plus de 60% des personnes qui viennent à la rencontre de ses bénévoles ne sont pas au Chômage. Si certaines sont en situation d'errance et d'extrême pauvreté, d'autres travaillent et sont même en Contrat à Durée Indéterminée au sein de leur entreprise.

Les chômeurs cherchent-ils réellement du travail ?

54% des Français estiment que les personnes sans emploi ne sont pas vraiment actives dans leurs recherches. Mais selon le Secours Catholique, qui s'appuie sur les chiffres de Pôle Emploi, seulement 190.000 offres n'ont pas trouvé de candidats en 2015 pour près de 3 millions de personnes au chômage.

L'association caritative ajoute que les mesures mises en place par les différents gouvernements, comme les emplois aidés, sont "défaillantes". En effet, la proportion de personnes sans travail bénéficiant d'un emploi aidé est passée de 12,3% en 2003 à 3,7% en 2016.