Huit ans après les faits, on se souvient toujours du cauchemar vécu par la petite fille de 8 ans, Marina sabatier, qui a été maltraitée à répétition par ses parents, Eric Sabatier et Virginie Darras, pendant plusieurs années avant d'être découverte sans vie, ensevelie dans une caisse en plastique remplie de béton à Sarthe. Si ses bourreaux ont été condamnés en juin 2012 à 30 ans de réclusion criminelle pour actes de torture et barbarie ayant entraîné la mort, c'est aujourd'hui la Cour européenne des droits de l'homme qui demande des comptes à l'État français.

Une négligence de la justice ?

C'est le 27 septembre 2017 que la CEDH a pris l'initiative d'envoyer une requête officielle à l'État français, selon 20 Minutes, dans le but de déterminer si celui-ci a bel et bien respecté son obligation de protéger Marina des violences faites par ses parents. Cette requête découlerait de la saisie faite à la CEDH en 2015 par "Enfance et Partage" et "Innocence en danger", deux associations de la protection de l'enfance. On soupçonnerait en effet que le conseil général, dont le service d'aide social à l'enfance (ASE), ait négligé à de nombreuses reprises les signaux d'alerte relevés.

On se souvient que lors de la cour d'assises du 18 juin 2012, sept des agents du conseil général de la Sarthe avaient défendu que la petite ne courrait "aucun danger immédiat", malgré une enquête qui avait été ouverte par le parquet du Mans en mars 2009 après les signalements des enseignants de l'enfant, suspectant un cas de maltraitance.

Enquête qui avait été jugée classée "selon la pratique" car elle n'avait pas reçue de suite, avait justifié Sigrid Hersant, cadre de l'ASE.

Absentéisme répété, comportement boulimique, blessures visibles, hospitalisation d'urgence : tout autant de signalements qui auraient pu alerter sur l'état de Marina, mais qui n'ont pas été considérés sérieusement, notamment du fait des nombreux déménagements de la famille rendant le suivi difficile, comme l'explique 20 Minutes, ainsi que le comportement de leur fille, contrainte par ses parents de mentir sur sa situation devant les autorités.

Le verdict

C'est désormais le ministère des Affaires étrangères qui va devoir rendre compte de ses observations sur cette requête dans un délai de deux mois. Il reste à savoir qu'elle sera la décision rendue par la Cour européenne des droits de l'homme, et pour cela il nous faudra attendre encore quelques mois.

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