Révélé au début du mois de décembre dernier, le scandale autour de la contamination du lait Lactalis par les salmonelles appelle aujourd'hui à une réaction d'une grande fermeté de la part du Gouvernement.

Sur le point de s'étendre en Europe avec de possibles cas détectés en Espagne et en Grèce, la crise du lait infantile contaminé par les salmonelles n'en finit plus de faire débat sur la scène politique et médiatique française. Et pour cause, un certain nombre de défaillances ont émaillé le déroulement de cette sombre affaire. En effet, si le contrôle qualité de l'usine de Craon n'a pas été prompt à déceler le problème à sa source, l'Etat avait espéré limiter les risques en déclenchant les procédures de retrait pur et simple du produit défaillant de la circulation.

Malheureusement, on découvrait la semaine dernière avec stupeur que certaines enceintes de la grande distribution comme Leclerc avaient poursuivi la vente de produits qui devaient être retirés du marché. Une situation qui a poussé Bruno Le Maire a tapé du poing sur la table, dénonçant la désinvolture dont a fait preuve le géant laitier dans la gestion de cette délicate crise.

Macron promet des sanctions à la mesure des responsabilités

Face à la montée des critiques dénonçant les dérives de l'affaire Lactalis, Emmanuel Macron a assuré que des sanctions seront prises avec fermeté une fois les responsabilités de chacun établies. Des propos qui depuis ont été repris à maintes reprises par le M. Le Maire et Benjamin Griveaux, le porte-parole du Gouvernement.

La volonté affichée est donc claire, ne rien laisser au hasard sur ce dossier. Le Groupe Lactalis est d'ailleurs depuis le 22 décembre dernier sous le coup d'une enquête préliminaire du parquet de Paris. Toutefois, l'Exécutif se refuse à communiquer sur la nature ou la portée des sanctions qu'il envisage contre l'entreprise tant que la lumière ne sera pas faite sur un certain nombre de zones d'ombre.

Un dossier sensible pour le Gouvernement

Il faut dire qu'avec une année 2018 marquée du sceau d'ambitieuses réformes pour le modèle social français, le président de la République et le premier ministre n'ont pas intérêt à voir cette affaire s'éterniser dans les débats. C'est en effet la capacité du Gouvernement à pouvoir taper sur les grandes entreprises qui pourrait se retrouver mise à l'épreuve. Tout au moins, cela doit permettre de corriger comme il se doit les lacunes que présentent les procédures de retrait et de rappel de produits depuis la chaîne de la distribution.