Caler les 4 quarts Messieurs le même jour, voilà une belle idée des organisateurs de Wimbledon, ce qui nous a permis d'avoir un mercredi de feu sur les courts du All England Tennis Club, mais peut-être moins que prévu, et surtout avec une confirmation, claire et nette. Le patron est bien là.

Car il n'y a pas que le Tour de France ou le Mercato estival au football au mois de juillet. Wimbledon bat aussi son plein en cette première quinzaine, et ce mercredi c'était le jour des quarts de final messieurs, et autant dire que le spectacle a été au rendez-vous.

Sans faire injure à Gilles Muller, qui a dominé Rafael Nadal au terme d'un mach fantastique en 5 sets lundi soir, on aurait été heureux de retrouver le taureau de Manacor à ce stade du tournoi, et d'avoir les 4 membres de l'ancien Big Four encore en lice.

Murray, amoindri et battu, rend sa couronne

L'idole de tout un peuple débutait la journée sur le Centre Court, on parle évidemment d'Andy Murray, numéro 1 mondial et tenant du titre, qui faisait face au miraculé américain Sam Querrey, qui disputait là son second quart de majeur après celui de l'an passé au même endroit.

Et si l'écossais était largement favori et a empoché le premier set, on a quand même vite senti qu'il n'était pas dans un grand jour, et au fil du match son jeu s'est liquéfié, comme sa hanche sans doute, qui l'a clairement fait souffrir et qui a sérieusement compliqué sa tâche après avoir remporté le 3e set au forceps, et au tie-break.

Car au 4e et au 5e set, de Murray il ne restera plus grand chose de l'incroyable combattant au mental d'acier que l'on connaît en temps normal. Réellement diminué, incapable de servir proprement ou de bouger comme il sait le faire vers l'avant, le britannique ne sera qu'une ombre sur le court et perdra les deux dernières manches sur le même score de 6-1.

Nul doute qu'il eut jeté l'éponge sur tout autre tournoi, mais pas chez lui, pas à Wimbly. Sam Querrey lui, qui a eu la bonne idée d'être au bon endroit au bon moment, disputera là sa première demi-finale de Grand Chelem face à Marin Cilic.

Second marathon pour Muller, pas la même issue

Car le croate a fini par venir à bout d'un remarquable combattant luxembourgeois qui après son exploit face à Nadal deux jours avant (15-13 au 5e set) a été d'un courage exemplaire pour pousser au 5e set Marin Cilic, un habitué des bonnes performances à Wimbledon, mais qui était supérieur à son rival physiquement dans la dernière manche, ce que l'on comprend aisément.

Mais Gilles Muller restera la vraie belle surprise de ce tournoi, à n'en pas douter.

On a l'impression que le temps n'a pas prise sur lui, et même qu'il est encore meilleur qu'il ne le fut ces dernières années grâce à une gestion de sa saison et de son physique vraiment impeccables. Car le maître Suisse a évité la saison sur terre, et qu'il est arrivé avec le plein total de confiance à Wimbledon. Et cela se voit.

Il n'a fait qu'une bouchée d'un Milos Raonic pourtant redoutable et très à l'aise sur gazon, mais en ce moment "Rodgeur" est peut-être dans la forme de sa vie et des services à plus de 230 km/h ne sont qu'une formalité pour lui à retourner. Pas de doutes, le patron à l'heure actuelle, c'est lui.

Djokovic abandonne, Berdych en profite

Une demie face à Novak Djokovic aurait été alléchante, mais il n'y en aura point, le serbe ayant dû abandonner en début de second set, manifestement blessé au coude. Il avait concédé la première manche 7-6 au profit d'un Thomas Berdych qui n'en demandait pas tant et qui retrouvera donc en demie un Federer que l'on voit mal perdre aussi bien vendredi face au Tchèque, que dimanche face à Cilic ou Querrey sur lesquels il semble disposer d'une marge conséquente, surtout vu son état de forme du moment.