La présentation rococo de Neymar : un Prince carioca, Roi à Paris...

Le faste, le strass et les paillettes étaient de sortie, ce vendredi 4 août 2017 au Parc des Princes, comme pour restaurer les privilèges et droits féodaux abolis à la même date en 1789, lors de la présentation officielle de la superstar du ballon rond : Neymar est dorénavant, joueur du PSG. L'auriverde, au cours de cet événement ultra-médiatisé, a eu droit à un véritable accueil de Chef d'État à la mesure du transfert épique et des sommes pharaoniques consenties pour l'enrôler.

Ce n'est malgré tout pas un épilogue définitif vu que son cas est encore sujet à investigation par les instances du football et divers tribunaux compétents. Malgré tout, le joueur était tout sourire, célébrant son couronnement parisien avec un bain de foule tout en affichant la mine réjouie d'un monarque auréolé, enfin, d'un statut d'intouchable comme Messi au FC Barcelone ou Ronaldo au Real Madrid. Après tout, il ne peut en être autrement car, outre les émoluments royaux qui lui ont été offerts (30 millions d'euros de salaire annuel assorti de lucratifs bonus et d'une prime, à la signature, de 100 millions !), le PSG a cédé à la plupart de ses exigences.

Le capitaine de la Seleçao s'est, ainsi, entre autres, fait octroyer le prestigieux numéro 10, et, même, un droit de regard sur le recrutement au point d'avoir fait engager son compatriote Daniel Alves, pourtant sur le déclin.

Bref, de là à penser que Neymar va faire la pluie et le beau temps Porte d'Auteuil, il n'y a qu'un pas qui se franchit allègrement tant c'est du cousu main. Neymar était la priorité, coûte que coûte, de l'Émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani pour des raisons sportives, marketing, et, même, géo-stratégiques (voir quatrième partie de la chronique) et il est, autant dire, son protégé, à la fois, indiscuté et indiscutable.

L'éclairage de la Tour Eiffel en son honneur, tous frais payés par le club de la capitale, a été, en soi, suffisamment parlant pour confirmer que Neymar Junior est, vraiment, au PSG, le sacro-saint et tout-puissant Roi.

La mauvaise fortune promise au PSG : le Roi Neymar, sa Cour, son père fouettard, et, une samba infernale...

L'omnipotence de Neymar est donc un fait avéré avec, de surcroît, la variante inconnue qui y est attachée, qui, elle, pourrait s'avérer encore plus insondable car représentant la partie immergée de l'iceberg, à savoir l'entourage omniprésent du joueur : sa mère, sa sœur, son frère adoptif, ses potes, mais, aussi, et, surtout, son paternel, Neymar Senior. Ce dernier est une sorte de père fouettard qui gère ses affaires avec une main de fer et qui a pris l'habitude de s'immiscer, bien au-delà de son champ de compétences, dans la vie du club où joue son fils. Au FC Barcelone où il créait des tensions permanentes, il est certain que si, d'un côté, ils regrettent le fils, de l'autre, le départ du père, lui, est un vrai soulagement. Neymar Senior a la réputation d'être vindicatif, envahissant, et, d'une cupidité si féroce, qu'il est un spécialiste de la négociation par le conflit, et, donc, il est tout sauf un élément d'apaisement dans l'environnement du club où son fils exerce ses talents. La Direction du club parisien qui n'a pas regardé à la dépense pour engager son fils prodigue, n'a, aussi, sans doute, pas vu venir le patriarche carioca avec ses gros sabots. N'est-ce pas le comble de l'ironie de voir que le PSG pourrait devenir l'otage d'une samba infernale et chronique, non pas grâce aux pas cadencés de Neymar Junior sur les pelouses, mais, plutôt, à cause de ceux d'un Neymar Senior empiétant, à loisir, sur les plates-bandes de tout le monde ? À vrai dire, ce chaos carioca qui semble se dessiner, n'est dû qu'à l'ombre gigantesque du faucon du Qatar qui plane au-dessus du club parisien et qui, depuis Doha, en Maître de céans, a intronisé le Sacre de Neymar au PSG. La conséquence de ce statut privilégié est que le Président du club francilien, Nasser Al-Khelaïfi, mais, également, l'entraîneur, Unai Emery, tous deux déjà fragilisés depuis la déshonorante
Remontada, vont devoir gérer deux égos, le fils et le père, au contre-pouvoir réel, et, tout cela, en se sachant condamnés à faire contre cette mauvaise fortune, bon cœur...

Fin de la Cinquième partie et à suivre...