La Remontada, humiliation et point de cristallisation du projet Neymar...

Ainsi, une fois débarrassé de l'encombrante Pulga, et, devenu le joyau du PSG, Neymar devrait briller de mille feux. Il y a fort à parier qu'il va devenir un vrai phénomène, car, il a déjà le profil idoine pour l'être, et, se révéler, enfin, non-seulement, la référence mondiale de son sport, mais, bien au-delà, celle du sport-business. D'autant plus que le club parisien, qui est, tout de même,le septième club de sport le plus suivi sur les réseaux sociaux, lui offrirait le cadre idéal pour, enfin, devenir le numéro un.

Neymar est une icône, un symbole, et, un produit de forte valeur ajoutée dépassant le cadre sportif. Or, jusqu'ici, au Barça, il a beau être, avec Ronaldo et Messi, un des trois cracks du football mondial, il n'en reste pas moins qu'il est cantonné dans une allégeance forcée au Roi Messi, qui, dans cette équipe catalane, règne sans partage. Finalement, en de telles circonstances, il ne peut rien espérer, sinon, devenir le Scottie Pippen (le célèbre Second de Michael Jordan) du joueur argentin mais guère plus, et, surtout pas, Ballon d'Or. Bien évidemment, cette situation, à priori, indigne de son talent, ne peut perdurer, s'il veut devenir le meilleur. Il en a laissé entrevoir la promesse, comme dernièrement, en amical contre la Juventus, où il a marqué les deux seuls buts de son équipe, avec un numéro exceptionnel sur le second où il a dribblé quatre joueurs adverses avant de crucifier Buffon.

Neymar avait été, aussi, le joueur-clé de la fameuse Remontada, et, ceci expliquant cela, c'est, certainement, après cette fessée mémorable, que l'intérêt pour lui est devenu obsession au PSG. Aujourd'hui, il ne fait plus aucun doute que, depuis cette humiliante branlée, le club parisien met un point d'honneur à son transfert pour tenter, en quelque sorte, d'effacer ce traumatisant camouflet pour l'honneur du club, et, surtout, celui de l'Emir du Qatar.

Neymar Junior : un profil de leader douteux...

En ce sens, le pari du PSG sur ce profil charismatique n'est, ni anodin ni irrationnel, voire, pourrait, au contraire, s'avérer une juteuse affaire sur bien des plans. Cependant, sur celui du sportif, une question devrait brûler toutes les lèvres : et si Neymar était incapable d'assumer ce profil de leader et catalyseur d'équipe comme Messi ou Ronaldo ? Après tout, jusqu'ici, il n'a été qu'un magnifique soliste, autant en club qu'en sélection.

En effet, à part la parenthèse olympique, qui, n'a pas de valeur significative, pour le reste, ses prestations, sur ce point précis, ne plaident guère en faveur d'une vraie étoffe de meneur capable de tirer son équipe vers le haut. Au contraire, les résultats de la seleçao, sur le terrain et sous sa férule, insinuent le doute. Est-il besoin de rappeler, à ce titre, le tristement célèbre 7-1, qui plus est, à domicile, contre l'Allemagne, en demi-finale de la Coupe du Monde 2014 ? Le profil de Neymar n'est pas, véritablement, celui d'un soliste-chef d'orchestre à l'image d'un Messi ou d'un soliste-bête de combat comme peut l'être Ronaldo. Le plus symptômatique est, sans doute, son incapacité à imposer son autorité à ses coéquipiers, comme les deux cadors que je viens de citer, car, tout simplement, sa personnalité ne l'y prédispose pas.

D'ailleurs, de facto, comment imaginer Neymar Junior, cet éphèbe épicurien, se muer en chef de meute au PSG alors qu'il ne l'a jamais été avec le Brésil même depuis qu'il est capitaine ? Le scepticisme serait, presque, de bon aloi, tant cette seleçao, avec lui à sa tête, n'est plus qu'une équipe sans âme et poussive, tout juste capable de fulgurances stériles, mais qui, surtout, ne gagne plus rien. Alors que dans le même laps de temps, le Chili d'Alexis Sanchez est devenu double tenant de la Copa America et a été, encore très récemment, finaliste de la Coupe des Confédérations en Russie.

Alexis Sanchez, une bien meilleure option ?

D'ailleurs, ce dernier, à la différence du brésilien, a pris, et, assume, pleinement, un double leadership, que ce soit en club à Arsenal ou en sélection du Chili.

Le fossé entre Alexis Sanchez et Neymar est flagrant donc il est assez jouissif de constater que le PSG, entre ses deux cibles prioritaires sur ce mercato, a fait le choix tape-à-l'oeil du brésilien dont le coût est, pourtant, indécent sans offrir les certitudes sportives ou de leadership du chilien. En effet, Neymar, lui, au Fc Barcelone, n'a pas un rôle de leader tout en n'étant, ni en mesure, ni dans l'obligation, de le faire, en raison de la présence de Messi. Il en est donc, pour ainsi dire, à l'abri forcé au Barça, et, clairement, en situation d'échec, avec ce statut, en équipe nationale. Cette simple observation objective souligne combien le doute existe sur sa capacité réelle à tenir, avec succès, un rôle de fer de lance.

En tout cas, il ne rend pas les autres meilleurs, ni dans l'état d'esprit ni dans le jeu, et, fondu dans un collectif, il garde, toujours, ce profil de trublion ou soliste qui ne brille, surtout, que par des coups d'éclats. Neymar a, quelque part, l'image d'une espèce d'intermittent du spectacle, mais, toutefois, beaucoup plus régulier, qu'un Ben Arfa ou un Ménez, par exemple. Ces derniers, n'ont, eux, malheureusement, pas montré d'intelligence avérée, ni sur les pelouses ni en dehors, sur le plan de la communication, règle d'or du sport-business. Je ne pousserai donc pas plus loin cette comparaison, qui serait, tout aussi osée qu'ubuesque, tant le gouffre, entre ces deux emblèmes du talent gâché et le feu-follet carioca, semble abyssal.

Pour finir sur Alexis Sanchez, rien ne dit, non plus, qu'après Neymar, il ne va pas, lui aussi, devenir parisien, et, surtout, si le PSG réussit à faire la nique au Fair-Play Financier comme il y semble vraiment résolu.

Fin de la Seconde Partie et Troisième Partie à suivre...

Voir la Première Partie.