Le dernier entraîneur professionnel de renom limogé par son club cette année n'est pourtant pas un premier venu (Carlo ANCELOTTI). Son exceptionnel parcours, avec plus de titres que de joueurs sur un terrain, n'aura pas suffit à le préserver. C'est la dure loi du système. Un bon entraîneur ne l'est que s'il a des résultats, même s'il a plus que fait ses preuves. Qu'il s'appelle Pierre, Paul ou Jacques, si son équipe perd, c'est de sa faute, si elle gagne, c'est que les joueurs sont bons. Les joueurs sont plus protégés, quasi intouchables, sauf en cas de fautes graves.

Le fusible idéal est donc le technicien lors de périodes difficiles. La pression médiatique, les supporter, les enjeux financiers en jeu impactent fortement les décisions des présidents qui, parfois à contre coeur, n'ont d'autres solutions que de se séparer de leurs coachs, qu'ils avaient, pourtant, eux même, encensés auparavant. C'est comme ça, la pression au sommet est trop forte.

Les entraîneurs sont ils les seuls responsables?

Evidemment, ils ont une part de responsabilité, mais ils ne sont pas les seuls. Tous les acteurs du club le sont, selon leurs positions et leurs missions respectives.

En premier lieu, citons les joueurs, en les remettant devant leurs responsabilités parce que ce sont eux, et eux seuls, qui jouent.

La gestion sportive et surtout humaine du groupe est une grosse partie du travail du staff technique. Certes, l'entraîneur a le pouvoir et le devoir de les faire bien jouer, en imposant, au cas par cas, ses préceptes d'exigences, mais ses marges de manoeuvre se sont réduites petit à petit. Dorénavant, son pouvoir coercitif sur certains joueurs, starisés, influents et protégés par des agents de plus en plus puissants, s'est réduit à peau de chagrin.

Les joueurs peuvent se rebeller et demander (ouvertement ou sournoisement) la tête de l'entraîneur. Ce serait, peut être, le cas pour ANCELOTTI au Bayern de MUNICH dont la cause de son éviction pourrait être la conséquence de la demande de joueurs aussi talentueux que capricieux que sont RIBERY ou ROBBEN qui n'en voulaient plus!

Les présidents solidaires?

Loin sans faut. Rares sont les présidents solidaires de leurs entraîneurs, sauf dans les rares clubs qui ont des objectifs à long terme. Comme tous responsables de spectacles, les présidents peuvent et doivent changer quelque chose quand rien ne va plus.

Ainsi, quand la musique n'est pas bonne ou quand la piste de danse est vide, un D.J. change de titres, ou de style, mais quand rien ne change, le producteur n' hésite pas pour remplacer le D.J. (ou le chef d'orchestre). Idem pour le Football, il faut vite remédier aux séries de défaites avant qu'ils ne prennent de l'ampleur (spirales négatives). Les présidents ont, seuls ou avec leur conseil d'administration, le pouvoir et le devoir de décision.

Ils ont le choix : conforter l'entraîneur ou le culpabiliser. Malheureusement, c'est souvent la deuxième solution qu'ils retiennent, car plus facile, en espérant, de facto, le fameux choc psychologique sur les joueurs.

Mais même avant la compétition, du moins avant la fin du mercato, Ils peuvent déjà influer les résultats de leur équipe en jouant sur les renforts éventuels, en acceptant ou non les recrutements, souvent demandés par les coachs ou les directeurs sportifs. C'est sur que le mercato du #PSG de cet été a facilité le bon début de saison de la capitale. Unai EMERY est beaucoup moins inquiété cette année que l'année dernière... Pas de Flamenco en vue pour lui, pour le moment...

Entraîneur, nouvel intermittent du spectacle?

Oui, de plus en plus, et le français Willy SAGNOL qui avait remplacé, au pied levé, ANCELOTTI au Bayern de MUNICH ne le contredira pas. Depuis hier, il est reparti danser en laissant sa place, au bout d'une petite semaine, à Jupp HEYNKES... A 72 ans, c'est la troisième fois que ce dernier revient au club... pour combien de temps?