Le 30 août dernier, la ministre des Sports Laura Flessel, demandait à ouvrir une enquête administrative, réalisée par l'Inspection Générale de la Jeunesse et des Sports (IGJS) sur les liens concernant le président de la Fédération Française de Rugby, Bernard Laporte et le président du club de Montpellier, Mohed Altrad. Bernard Laporte est en effet suspecté de favoritisme envers le président du club héraultais. Bernard Laporte serait intervenu auprès de la commission d'appel de la FFR afin que celle-ci réduise la dureté des sanctions qui ont été infligées à Montpellier.

Les deux inspecteurs chargés de l'enquête, Patrick Lavaure et Martine Gustin-Fall, ont fini leurs auditions et ont rendu un premier rapport provisoire sur cette affaire. Ce rapport a bien été réceptionné par le ministère et devrait déjà donner des indications sur le résultat des investigations menées par les deux inspecteurs. Grâce à ce document le cabinet de Laura Flessel sait si les soupçons de corruption à l'encontre de Bernard Laporte et de deux membres de la commission d'appel de la FFR sont confirmés ou pas par les auditions. Maintenant que ce rapport est rendu, les enquêteurs vont pouvoir permettre aux personnes mises en cause de noter par écrit leurs observation au pré-rapport qui leur a aussi été transmis.

Ces personnes pourront mettre leur remarque dans une colonne prévue à cet effet. Aucune nouvelle audition n'est à venir. Une fois que les remarques auront été envoyées, les inspecteurs écriront la version finale de leur rapport qu'ils feront parvenir au ministère dans quatre ou cinq semaines.

Ce premier rapport rendu peut fortifier le doute dans l'affaire Laporte-Altrad

Dans l'édition du jeudi 18 octobre de L'Equipe, deux documents qui renforce les soupçons autour de Bernard Laporte ont été dévoilés. Il s'agit de la synthèse préparatoire et de la décision de la commission qui lui fait suite. La synthèse a été rédigée par les juristes de la FFR et transmise aux trois juges chargés de l'affaire en appel.

Dans celle-ci on peut y lire :"La commission prononcera alors la révocation de ce sursis." La notification finale de la commission d'appel semble pratiquement identique à la synthèse préparatoire mis à part que la sanction a été largement amoindrie. La sanction rendue a été de 20 000 euros d'amende et aucune suspension de terrain alors qu'initialement il était prévu qu'elle soit d'une amende de 70 000 euros et une suspension de terrain d'un match.

Cet adoucissement de la peine n'a pu avoir lieu que si Bernard Laporte a appelé Jean-Daniel Simonet, le président de la commission d'appel de la FFR pour modifier la décision. Si ces deux documents se trouvent dans le rapport qu'ont transmis les enquêteurs alors Bernard Laporte a de très grandes chances d'être inquiété.