Alors que le championnat de Ligue 1 arrive bientôt à mi-parcours, quelques images fortes resterons dans les mémoires. C'est notamment le cas du match qui a le plus suscité le débat depuis le début des hostilités : le derby entre Saint-Etienne et l'Olympique lyonnais le 5 novembre dernier. Au delà de la très large victoire des hommes de Bruno Génésio sur la pelouse de l'éternel rival (5-0), les scènes de violences qui ont émaillés la rencontre ont marqué les esprits. La horde de supporters qui par deux fois a souhaité exprimer son mécontentement en envahissant le terrain aurait pu être responsable de de dégâts bien plus importants que les dégradations matérielles recensées.

En première ligne ce jour là, un stadier a voulu témoigner de l'enfer qui a été le sien. Son témoignage glaçant aura peut-être le mérite d'en faire réfléchir certains.

Un derby qui dégénère

Si les rencontres entre l'ASSE et l'Olympique lyonnais sont toujours considérées comme à haut risque, le derby du 5 novembre dernier nous démontre la nécessité de faire évoluer les mentalités et d'accorder plus de moyens à la sécurité dans les stades. Le scénario du match a jeté de l'huile sur le feu. Vainqueurs sur le score de 5 buts à 0, les joueurs de l'OL ont chambré le public adverse notamment sur le dernier but et le fameux épisode du maillot de Nabil Fekir. L'attitude des joueurs n'est certes pas exempte de tout reproche mais rien ne saurait justifier les deux envahissement de terrain et la violence faite à autrui notamment au personnel du stade.

Le club comme les responsables des groupes de supporters et d'ultras risquent bien de devoir trouver les bons arguments au moment de se justifier. C'est une bien mauvaise publicité pour un club aux valeurs familiales comme l'est l'ASSE.

"On ne peut pas faire le boulot de CRS"

Pris au piège et dépassé par les événements, un stadier présent sur place à tenu à témoigner de l'enfer vécu par ses collègues et lui.

"J'ai un ami qui était avec moi et qui m'a dit qu'il ne viendrait plus travailler. Il a été roué de coups, il est tombé dans un escalier en tentant d'arrêter un supporter. Il m'a dit "je vais rester avec ma famille plutôt que de prendre des coups inutilement". Je ne devrais pas risquer ma vie sur ces matchs", a t-il témoigné au micro de France Bleue Saint-Etienne Loire.

Un récit stupéfiant qui est encore malheureusement bien d'actualité dans les stades en 2017.La commission de disciple a ouvert une enquête concernant les incidents et devrait prochainement rendre son verdict. Au mieux les verts s'en tireront avec une simple amende, au pire, ils écoperont d'un ou de plusieurs matchs à huis-clos voire d'une délocalisation de stade pour l'une de leur future rencontre de Football.