Rudi Garcia a encore frappé. Le coach de l'Olympique de Marseille a jeté un pavé dans la mare -un de plus, après l'arbitrage- mardi en conférence de presse, en marge du huitième de finale de la Coupe de la Ligue qui opposera Rennes à l'OM ce mercredi. L'entraîneur marseillais s'est notamment exprimé sur la future double-confrontation contre les Portugais de Braga, en Europe League. Et on peut le dire : ses propos ont été très... surprenants.

La CFA en Europa League ?

"Souvenirs souvenirs" chantait si bien Johnny Hallyday. Eh bien ouvrons un instant le beau livre d'histoire de la Ligue 1.

Et remémorons-nous ce dimanche soir, 5 mars 2006. Près de 44 000 supporters parisiens attendaient avec impatience le classico PSG / OM. Mais ce fut plus un classicinho... du moins sur la feuille de match. Pensant que la sécurité des supporters olympiens ne serait pas assurée, et que le quota de places était insuffisant, Pape Diouf, président de l'époque de l'OM, avait mis ses menaces de boycott à exécution : non, Marseille n'emmènerait pas son équipe première au Parc des Princes, mais les minots du club ! Carrasso, Bocaly, Civelli, André Luis, Pradié, Cantareil, Dennoun, Gastine, Delfim, N'Diaye, Gimenez, Flachi, Ngom et Diop... l'équipe n'avait rien de sexy, mais pourtant, elle fut diablement combative, et avait rapporté un point historique de Paris.

Des histoires comme on les aime.

Ce fait incroyable a peut-être bien inspiré Rudi Garcia mardi, qui pense sans doute qu'une telle pratique pourrait devenir coutume à Marseille.

Interrogé sur le calendrier délicat des semaines actuelles et à venir, le coach de l'OM s'en est déjà pris à la Coupe de la Ligue. "Il ne faut pas s'étonner que les joueurs se blessent", a-t-il martelé, avant de poursuivre que "ce n'est pas un rythme à mettre un footballeur dehors." On aurait plutôt parié sur les températures, la pluie, la neige pour évoquer un tel argument.

Mais non, Mister Garcia, lui, se plaint du calendrier. Si c'est son droit le plus strict, faut-il lui rappeler que de nombreux entraîneurs en Europe ont aussi cette contrainte à gérer ?

Puis l'ancien entraîneur du LOSC a embrayé sur l'Europa League. Les 15 et 22 février 2018, l'OM affrontera le Sporting Club de Braga en seizièmes de finales.

Ce qui pose problème, c'est l'horaire du match retour, prévu à 21h05. Trois jours plus tard, Marseille doit affronter Paris au Parc des Princes. Un retour tardif du Portugal n'enchante pas Rudi Garcia, qui a demandé à ce que le match soit avancé à 19h00, "une question de bon sens pour ne pas rentrer épuisés" selon lui. Sauf qu'au milieu, il y a les exigences de l'UEFA et des diffuseurs. Pas sûr que l'état-major du club obtienne gain de cause.

Et si Rudi Garcia n'obtient pas satisfaction, celui-ci envisage la solution extrême : "Si on joue avec la CFA, il ne faudra pas s'étonner [...]. Ce n'est pas une blague, ni une menace" se plaît-il à dire, tout en reconnaissant "réfléchir sérieusement" à l'équipe qu'il emmènera avec lui au Portugal.

Il s'agit peut-être aussi pour l'entraîneur marseillais de mettre la pression sur ses dirigeants, Jacques-Henri Eyraud en tête, afin de déclencher le recrutement de deux voire trois jours, qui pourraient lui permettre de trouver le juste milieu. Si l'OM réalise une première moitié de saison intéressante en Ligue 1, certains joueurs pourraient très vite souffrir d'épuisement.