C’est le musée Rodin que la créatrice italienne Maria Grazia Chiuri a choisi pour son premier défilé Dior Haute Couture, hier le 23 janvier 2017, inaugurant ainsi un nouveau chapitre dans l’histoire de la maison légendaire. En ce deuxième jour de la Fashion Week parisienne, on est plongés dans le monde onirique Dior dès la première silhouette qui apparaît sur le podium ; dentelle, plumes, tulle évanescent et transparence mystérieuse composent la femme féérique de Dior pour ce printemps-été. Quelques silhouettes noires, épurées et monacales portant des masques en forme d’araignée, hirondelle ou papillon font leur entrée sur scène.

« Sur ce scène » parce que le labyrinthe de Maria Grazia Chiuri, ainsi que son jeu de masques et de métamorphoses ne manquent de nous rappeler Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, avec cette fois, des mannequins éblouissants et le vestiaire poétique et légèrement bohème de la soirée captivant tous les regards.

Des silhouettes également imprégnées de magie, mais plus claires et scintillantes s’ensuivent. Robes de princesse, motifs des étoiles et des signes astrologiques et les fleurs si chères à Christian Dior lui-même, pour donner à nouveau leur place à des figures sombres, une capuche rajoutant la touche de mystère indispensable au défilé. Une robe de cocktail écrue à franges, brodée des fleurs, a nécessité 1.900 heures de travail.

Côté beauté, des coiffes de plumes et des couronnes de fleurs ont eu une place à part dans le défilé, tandis que l’étoile, symbole éternel de la maison française, a orné presque tous les visages, créant des looks féériques ou grunge à tour de rôle.

Dior au pays des merveilles

Le bal masqué qui a suivi le défilé a complété cette promenade au jardin secret de Dior, pour affirmer encore une fois que la Haute Couture peut nous transporter avec grâce dans un monde enchanté.

Une esthétique fantasmagorique, ode aux facettes différentes de Dior et à la place que la marque accorde au rêve et à l’irréel ; tel semble être le pari réussi de Maria Grazia Chiuri lors de cette première collection créée pour la maison. Nommée directrice de création au mois de juillet, pour succéder à Raf Simons, elle est la première femme à prendre les rênes de la maison de l’avenue Montaigne depuis sa création.