Roman Polanski est un citoyen né en France le 18 août 1933, dans le XII ème arrondissement de Paris. Il a trois ans lorsque sa famille retourne en Pologne, jugée sûre. Il est contraint de vivre dans le ghetto de Cracovie. Il évitera la déportation. Mais sa mère, alors enceinte meurt à Auschwitz. Son père et sa soeur sont aussi déportés. Lui, devenu vagabond, parvient à s'en sortir grâce à l'entraide de familles et au marché noir. Il ne revoit son père qu'en 1945 au retour du camp de Mauthausen. Adolescent, il se découvre des passions pour le métier de comédien.

C'est également enceinte que l'autre femme de sa vie, l'actrice Sharon Tate sera assassinée à son domicile en même temps que quatre de ses amis. On accorderait sans aucun doute des circonstances atténuantes pour moins que ça à des glandeurs de banlieue commettant un délit. Alors Polanski pouvait-il être un Président de la cérémonie des Césars ? En fait, c'est surtout que jamais le président de l'Académie des Césars et producteur, Terzian, n'aurait du le lui proposer. Un homme qui a payé doit pouvoir retrouver une vie, sinon normale, du moins vivable. Le problème, c'est que Roman Polanski n'a pas payé. Pour avoir violé une fillette, Samantha Gailey, de 13 ans, le cinéaste avait plaidé coupable de "rapports sexuels illégaux".

Et il avait négocié ... parce que déjà il n'était pas ",n'importe qui, il était Roman Polanski. Toutefois, il avait craint la sévérité de la justice américaine et avait fui. Avec la victime il y a eut des rapprochements et celle-ci accorda le pardon à son prédateur. Il peut alors vivre un peu plus libéré. Même s'il y a aussi l'épisode suisse avec son assignation à résidence dans son chalet de Gstaad !

Mais il y a aussi ses amis. Ses amis, les amis de leurs amis et un véritable lobbying. Des artistes bien sûr mais aussi des politiques français. Et puis les intellectuels, ceux qui font le distingo entre une gamine syrienne violée et une jeune fille victime de l'immense... Polanski.

Pour Polanski et d'autres la gravité du viol dépend... de l'identité du violeur

Les mêmes qui laissent un message à Sophie Flament, victime d'un viol par le photographe David Hamilton et qui espèrent que Polanski les invitera à sa première. Ces mêmes représentants du clergé qui condamnent les viols, sauf ceux commis par les prêtres de leur église. Roman Polanski a aujourd'hui beaucoup de chance. Il a le droit d'aller et venir sur notre territoire. Il a en Emmanuel Seignier une femme charmante et deux enfants que notre actrice lui a donnés.

Le lobbying pro Polanski cherche une nouvelle affaire avec l'histoire des Césars !

Il a un âge raisonnable, sa victime a pardonné. On ne lui demande qu'une chose: ne plus faire parler de lui.

Et aux académies de tout poil de trouver dans la longue liste des artistes propres leurs présidents, sans faire de provocation inutile et sans vouloir, dans cette période troublée, faire passer la France pour un pays antisémite avec la bénédiction d'acteurs et autres réalisateurs prêts à défendre une cause... avant même l'affaire !