Agé de 65 ans, Gaëtan, vit depuis sa naissance avec un vagin rudimentaire et un micropénis. Appelé et élevé "tel un garçon", car sa mère en désirait un, cet intersexe français a saisi la Cour de Cassation afin que toutes les personnes nées "sans pénis ni vagin" puissent faire figurer la mention de "sexe neutre" sur leur état civil. La France reconnait seulement les deux sexes homme et femme, mais pourtant plus de 200 bébés naissent chaque année avec une "ambiguïté sexuelle". Au total, c’est 1 français sur 5000 et 1,7% de la population mondiale qui est concernée.
Une situation difficile, reconnue à Tours en 2015
A 12 ans, le père de Gaëtan lui explique que sa situation est différente de celle des autres. Durant toute sa vie, Gaetan se comporte comme un homme, notamment en prenant un traitement hormonal. Il se marie et adopte un enfant avec sa femme. En août 2015, un juge des affaires familiales de Tours accepte que la mention « sexe neutre » figure sur les papiers de l’intersexe. Mais en mars 2016, la cour d’appel d’Orléans rejette cette décision par peur de reconnaître « une autre catégorie sexuelle ». « Je vois bien que je n'appartiens pas au monde des hommes ni à celui des femmes » affirme Gaëtan.
Saisi de la Cour de Cassation, afin de faire reconnaitre ce cas particulier
L’intersexe français a décidé de saisir la Cour de Cassation afin que sa situation et celle de nombreuses autres personnes soit reconnue par l’Etat et que la mention "sexe neutre" apparaisse sur leur état civil. La Cour de Cassation a tranché jeudi 4 mai 2017 sur la situation et a ainsi refusé de faire apparaître la mention de "sexe neutre" sur l'état civil de l'homme.
"Gaëtan n'est ni homme, ni femme. Il ne se sent ni homme, ni femme. Il ne peut devenir ni homme, ni femme. Et il ne veut devenir ni homme, ni femme", déclare Bertrand Périer, psychothérapeute et conseil du plaignant. Ses avocats ont donc décidé de s'adresser à la Cour Européenne des droits de l'Homme.
En France, on impose aux parents de choisir un sexe pour leur enfant à la naissance quand ce genre de situation se produit, puis une intervention chirurgicale a lieu.
L’Onu a d’ailleurs condamné trois fois la France en 2016 contre ces opérations effectuées pour attribuer un sexe à un enfant. L’Allemagne, l’Australie et le Népal ont eu reconnu l’existence d’un troisième sexe. La Suisse, quant à elle a reconnu l’indétermination sexuelle : le genre choisi par les parents à la naissance reste modifiable.