Mannequin et blogueuse, sa vie s'est éteinte à l'âge de 22 ans. Jeudi dernier, Tara Farès était au volant de sa Porsche lorsqu'elle a été abattue par ' trois tirs mortels ', selon les autorités, dans les rues de Bagdad. Deux hommes armés ont attaqué la jeune femme à bord d'un scooter, son compagnon se trouvant côté passager. Ce dernier l'a immédiatement transportée à l'hôpital Sheikh Zayed, mais il était déjà trop tard.

Une femme libre

Élue miss Irak en 2014, Tara Farès avait développé une forte notoriété sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram, ou elle partageait régulièrement son quotidien.

Elle comptabilisait ainsi 2,7 millions d'abonnés sur Instagram, et quelques 112 000 sur Youtube.

La jeune femme y partageait librement ses looks, changements capillaires, conseils maquillage ou encore ses différents tatouages. Il y a quelque temps elle publiait également une photo d'elle en train de fumer, un choix osé dans ce pays si conservateur. Des milliers de personnes la suivaient quotidiennement et appréciaient ce qu'elle était et son choix de vivre librement qu'elle assumait et revendiquait.

Cible d'insultes

Depuis quelque mois, Tara Farès, était la cible de nombreuses insultes sur les réseaux sociaux. Son mode de vie extraverti dérangeant dans ce pays dominé par le conservatisme religieux.

De nombreux internautes n'ont pas hésité à afficher leur indignation face à ce meurtre sur les réseaux sociaux. Une utilisatrice a notamment tweeté que ' son seul crime, c'était d'avoir choisi la vie au mauvais endroit ', faisant ainsi référence au fort conservatisme religieux du pays. Les violences envers les personnes jugées ' immorales ' sont en effet récurrentes en Irak.

"A quel point faut-il être désespéré et instable pour penser que Tara représentait une menace ? La masculinité fragile de ceux qui ont accès aux armes en Irak est ahurissante", a tweeté une internaute.

Quatrième victime de l'année

Tara Farès n'est hélas pas la seule femme assassinée dans le pays cette année. Son décès survient plus d'un mois après que Rafif Yasiri, chirurgienne plastique, et Rasha Al-Hasan, propriétaire d'un centre esthétique, aient été assassinées à leurs domiciles respectifs. Mardi dernier, Souad Al-Ali, militante irakienne des droits de l’homme, était également tuée par balles, en plein jour, dans une rue fréquentée de Bassora.

Le Premier Ministre Irakien Haider al-Abadi a ordonné une enquête immédiate sur les récents assassinats de Femmes qui semblent être ' organisés ', a-t-il confié.