Voilà une actualité beaucoup plus sympa pour Nicki Minaj, et Cardi B devrait se méfier. Peu de temps après leur altercation lors de la fashion week, Christian-Georges Schwentzel, professeur d’Histoire ancienne à l’université de Lorraine, s’est penché sur l’album ‘Queen’ de la rappeuse américaine. Ses conclusions, publiées fin février, sont étonnantes. Et Nicki pourrait bien être bénie par les anciens dieux de l’Égypte, elle qui était le 7 mars à Paris pour un show d’anthologie.
Beyoncé, Rihanna ou Nicki Minaj, elles rêvent d'être reines d'Égypte
Nicki Minaj n’est pas la première star à s’habiller en Néfertiti ou Cléopâtre. Beyoncé et Rihanna s’y sont essayées avant elle. La chanteuse de la Barbade semble d’ailleurs fascinée par l’iconographie égyptienne comme le montre ses tatouages à l’effigie d’Isis. Mais - à l’exception peut-être de Rihanna - ces allusions antiques restaient jusqu'à présent des citations sans guère de cohérence ou de profondeur. Le message iconographique de ‘Queen’ et du clip ‘Ganja burn’ semble par contre bien plus travaillé et possède une signification réelle.
Nicki Minaj en déesse vengeresse et guerrière
L’historien analyse d’abord la pochette de l’album.
Nicki Minaj est habituée aux poses sexy et dénudées qui embrasent régulièrement la Toile. Rien d’étonnant donc, à ce qu’elle dévoile ses formes généreuses sur cette oeuvre des photographes de mode Mert and Marcus, à peine vêtue de quelques pierreries. Mais la pose féline, les oreilles de chat de sa tiare, les bijoux de ses mains tels des griffes et l’érotisme brûlant de l’ensemble, pour un spécialiste, c'est une certitude. Dans ‘Queen’, Nicki Minaj incarne, plus qu'une reine fantasmatique, un avatar de la déesse Sekhmet.
Sekhmet, 'Queen' et ‘Ganja Burns’ : le Girl Power à l'antique
Mais qui est Sekhmet ? Surnommée ‘la Puissante’, cette fille de Rê - le dieu soleil primordial - est une déesse guerrière à la tête de lionne et au corps sensuel.
Assoiffée de sang, elle symbolise la fureur guerrière et la vengeance divine. Un ‘Girl Power’ sans ambiguïté. Voilà le message que Nicki Minaj a choisi de porter. Elle revient et ses ennemis n’ont qu’à bien se tenir. C’est également le sens des images du clip ‘Ganja Burns’, toujours par Mert and Marcus. Ce conte visuel illustre la promesse, par delà la mort, de la vengeance d'une reine injustement éliminée. Une vengeance issue des sables et du feu, convoquant également le mythe égyptien de la résurrection. 'Tu peux me tuer, mais je reviendrais toujours pour te vaincre', voilà ce que dit en substance la vidéo de la chanson. Le message est bien passé. Mais sous ses airs guerriers, c'est moins connu, Sekhmet porte aussi un message d’espoir et de guérison. C’est tout le mal que l’on souhaite à la pharaonne du rap. Ne serait-ce que pour ne pas se prendre un coup de griffe.