Héros de littérature, créé en 1911 par Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas incarne le mal absolu. Il connaît un succès retentissant dans la trilogie de films portée par Jean Marais et Louis de Funès, dans les années 60. Aujourd'hui, son ombre continue de planer et il reste insaisissable. Remake, Vincent Cassel, Johnny Halliday... Voici cinq anecdotes sur ce génie du crime.

Une autre apparence dans les romans

L'éditeur se montre tellement emballé par l'idée du personnage qu'il commande, aux auteurs Allain et Souvestre, 300 pages par mois !

Publiées dans la presse, les aventures de Fantômas deviennent un roman-feuilleton. Une quarantaine de volumes reprenant ces histoires verront le jour.

Dans les récits, le criminel préfère le noir. Il porte un chapeau haut de forme et se camoufle derrière un simple loup. Pourtant, les trois versions cinématographiques d'André Hunebelle changent la donne. Jean Marais, dans le rôle-titre, présente un visage bleu acier qui renforce son côté mystérieux et fantastique. À l'époque, Marcel Allain exprime son mécontentement face à ce changement radical. Cette version se grave, cependant, dans la mémoire collective. Et Louis de Funès, dans la peau du commissaire Juve, apporte un ton comique à une œuvre caractérisée par sa noirceur.

La pose du célèbre masque, inventé par Gérard Cognan, nécessite environ deux heures de maquillage.

Le père de Johnny Hallyday dans la peau de Fantômas

En 1913, Louis Feuillade réalise la première adaptation, en noir et blanc et muette, de Fantômas.

Quatre autres suivront : Juve contre Fantômas, La mort qui tue, Fantômas contre Fantômas et Le Faux Magistrat. Séduits par le méchant, les États-Unis le mettent eux aussi en scène. En 1937, l'écrivain et cinéaste belge Ernst Moerman, tourne le court-métrage Monsieur Fantômas. Dans le rôle principal, Léon Smet, père de Johnny Hallyday, interprète le fameux malfaiteur, sous son nom de scène Jean Michel.

Dans cette histoire, le maître du déguisement poursuit la belle Evire, en accomplissant des méfaits sur son passage.

Raymond Pellegrin sous le masque de Fantômas

Selon Mylène Demongeot qui incarne Hélène, Jean Marais s'intéressait aux romans d'espionnage OSS 117. Hunebelle les adaptera au Cinéma, sans lui. Pour se rattraper, il propose à l'acteur de La Belle et la Bête le rôle de Fantômas, à la place de Raymond Pellegrin. Ce dernier avait déjà joué sous la caméra du réalisateur dans Les Mystères de Paris (1962), film d'aventure inspiré du roman d'Eugène Sue.

Toutefois, Pellegrin deviendra la voix du génie maléfique dans les trois volets. Il retrouvera le cinéaste dans un épisode d'OSS 117 et dans Sous le signe de Monte-Cristo, en 1968.

Un remake de la trilogie avec Vincent Cassel

En 1999, le producteur et réalisateur Thomas Langmann acquiert les droits du personnage. Il prévoit la mise en chantier d'un film en 2002, avec aux commandes Frédéric Forestier. Jean Reno enfilerait le costume du commissaire Juve et José Garcia celui du journaliste Fandor. En 2009, le projet se précise avec l'officialisation de Vincent Cassel sous le masque du criminel.

La réalisation est confiée à Christophe Gans, remarqué par Le pacte des loups et Silent Hill. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Un scénario pas à la hauteur selon Cassel, des problèmes financiers et des relations tendues avec les ayant-droits enterrent définitivement le retour de Fantômas au cinéma.