Elles se comptaient par centaines dans les rues d'Amsterdam mercredi après-midi. Les prostituées défilaient afin de mentionner leur désaccord avec la fermeture de vitrines qui brimeront leur travail dans le quartier des lumières rouges. La mairie de la ville veut donner un coup de jeunesse à ce quartier, mais les prostituées en subiront les contre-coups. Les vitrines fermées limiteront leur capacité à se vendre aux acheteurs de services sexuels.

Selon les chiffres des autorités hollandaises, de 250 à 300 femmes étaient présentes lors des manifestations.

Par peur d'être reconnues, les femmes portaient des masques et marchaient avec des affiches sur lesquelles il était indiqué des messages comme « Ne nous sauvez pas nous, mais nos vitrines » ou encore, « ne fermez pas nos vitrines ». Il est évident qu'en fermant le nombre de fenêtres accessibles aux prostituées, les travailleuses du sexe devront trouver une autre manière de trouver leurs clients.

Dans la presse néerlandaise, il est mentionné fréquemment la volonté politique de fermer certains bordels du très célèbre quartier des lumières rouges. Les politiciens croient que le trafic de personnes et les taux de criminalité baisseront. Il semblerait que 115 des 500 vitrines du quartier aient déjà été fermées.

Les prostituées veulent un environnement sécurisé

Cela ramène le débat sur l'environnement de travail d'une prostituée. Est-il mieux de les laisser travailler dans un environnement contrôlé ou dans la rue? Car les femmes devront trouver leurs clients autrement. Pour certaines, c'est une profession qu'elles ne désirent pas quitter.

En fermant les vitrines, les politiciens les privent de leur "bureau" où elles pratiquent en lieu sûr.

Une représentante du groupe de manifestantes déclarait que « le sexe est une activité légale en Hollande et que les politiciens doivent prendre au sérieux les femmes ou les hommes qui s'y dédient ».

L'industrie du sexe est importante à Amsterdam où 7000 personnes y sont liées.

Parmi elles, on recense plusieurs femmes de pays défavorisés de l'Europe de l'Est. Ainsi, les politiciens s'attaquent à des personnes qui ont peu de moyens pour survivre. En fermant les vitrines et en les exposant en pleine rue, ils risquent de dégrader encore plus leur situation, déjà difficile.