Aujourd'hui, la Nintendo Switch fête sa première année d'existence. Dévoilée en octobre 2016 pour un lancement quelques semaines plus tard, on peut difficilement critiquer les douze premiers mois de la machine, son succès ayant fait taire la moindre critique.

Battant des records partout dans le monde, la Switch est en train d’occulter l’échec cuisant de la Wii U, une grande sœur mal perçue par le public. Aujourd’hui, tous les voyants sont au vert pour la console, qui a franchi la barre du million d’exemplaires vendus en France, un record. Pour lui souhaiter un Happy Birthday, rien de mieux qu’un premier bilan rempli de louanges.

Une conception réflechie

La Switch s’est dévoilée pour la première fois dans une courte vidéo. Elle mettait en avant son principal avantage : la possibilité de jouer n'importe où. Un argument que l’on retrouve d’ailleurs dans la bouche de nombreux représentants de Nintendo, lorsqu’il s’agit d’expliquer ses performances commerciales.

Le fait est qu’à partir du moment où le message de la liberté, était passé, la firme nippone avait tout gagné : elle proposait autre chose que Microsoft et Sony et, contrairement à la Wii U, tout était clair dans l’esprit des gens. Une donnée qui change tout pour vendre un produit bien conçu, malgré quelques manque évidents (pas de son en Bluetooth, autonomie limitée, dock pas suffisamment puissant, pas de Netflix…).

Beaucoup d'exclusivités

La Switch avait également pour elle un argument de taille à son lancement : la présence d’un zelda dans son line-up. Ce qui devait être une exclusivité Wii U, privée de fait de son propre Zelda, très attendue et de moins en moins espérée, est devenu un faire-valoir supplémentaire. Le sacrifice, nécessaire, s’est avéré payant, d’autant plus que The Legend of Zelda : Breath of the Wild, couronné à maintes reprises pour son excellence, constituait le seul vrai jeu de poids dans les premières semaines du lancement.

Acheter la Switch à sa sortie signifiait être un fan de Zelda. La limite a rapidement été levée.

Par la suite, Nintendo s’est efforcé de sortir une exclusivité quasiment chaque mois, quand bien même elle n’était parfois qu’un portage d’un jeu Wii U. Pour ne citer que: Mario Kart 8 Deluxe en avril, ARMS en juin, Splatoon 2 en juillet, Super Mario Odyssey en octobre, Xenoblade Chronicles 2 en décembre et Bayonetta 1 & 2 en février.

Une qualité de jeu flagrante

La Switch est par ailleurs entrée dans le cercle vertueux du succès, appelant les autres à s’intéresser à elle. La console est soutenue par les éditeurs tiers, qui répondent en outre aux désirs de Nintendo et pallient son manque de légitimité dans certains genres. Nintendo réclame des jeux plus adultes ? Bethesda lance DOOM et Skyrim (en attendant Wolfenstein II : The New Colossus) et Bandai Namco répond à l’appel avec un remake de Dark Souls. Ils proposent, en prime, des portages de qualité qui optimisent les ressources de la console.

La Switch n’est donc pas la console que l’on achète simplement pour jouer à Mario et à Zelda. Elle permet aussi de jouer à des titres phares disponibles ailleurs, mais sans l’argument de la portabilité.

Du pain béni pour le catalogue d’une machine qui se prend à rêver d’un cycle de vie long.

Un succès commercial inattendu

Que la Switch se vende à un tel rythme, c’est un succès pour Nintendo, à tel point que la console a longtemps été en rupture face à une demande supérieure à l’offre.

Cela n’a pas empêché Nintendo de vendre pas moins 14,86 millions de Switch, un chiffre d’ores et déjà supérieur au parc installé de Wii U (13,56 millions). Elle affiche des performances commerciales supérieures à la Wii et à la PS4 en France et a battu un record lors de ses dix premiers mois aux Etats-Unis. Pour la prochaine année fiscale, Nintendo table sur un volume de vingt millions d’unités écoulées.

Le retour de Nintendo

Fort de cette confiance retrouvée, Nintendo peut à nouveau proposer des services innovants qui repensent notre manière de jouer. Le Nintendo Labo en est le parfait exemple : des bouts de carton (plutôt onéreux) à assembler et s’appuyant sur la technologie contenue dans les Joy-Con.

Le parallèle avec la balance de la Wii est évident et on promet déjà un carton à ce fruit d’un savoir-faire inégalé et inégalable. Bien qu’à la traîne sur certains points essentiels (le multijoueur en ligne payant, pour ne citer que lui), Nintendo reste fidèle à lui-même en osant avec audace. Avec la Switch, ça passe.