Le petit oiseau pourrait avoir un nouveau rival de taille. Une nouvelle application lancée par Meta, qui pourrait devenir une "terre d'accueil" pour, non seulement récupérer les utilisateurs déçus par le réseau social dirigé par le milliardaire, mais également concurrencer Mastodon et les autres plateformes de micro-blogging.

Un réseau de type Twitter pour profiter certainement du tumulte actuel de la société d’Elon Musk. Il n'a pas encore été précisé quand Meta déploiera sa nouvelle application.

Un changement de stratégie

Cette nouvelle application serait décentralisée et conçue sur un principe d'interopérabilité avec les autres réseaux.

Une rupture qualifiée de majeure par certains spécialistes au regard des options classiques du milieu de la tech, préférant depuis toujours travailler en vase clos sans partage. Un revirement aussi qui se rapprocherait techniquement de l'esprit de Mastodon, réseau social dont objectif consiste à concurrencer les GAFAM.

Créé en 2016 par Eugen Rochko, un programmeur allemand insatisfait de Twitter, Mastodon est régi par des serveurs indépendants qui interagissent entre eux. Les mastonautes pouvant choisir librement les serveurs qui les intéressent. C'est la mode et à l'image de Mastodon, plusieurs réseaux dans un esprit de compétitivité ont évolué vers ce concept de décentralisation en s’appuyant sur la fédération de serveurs Fediverse : PeerTube pour concurrencer Youtube, Pixelfed Instagram ...

Des difficultés de recherche et développement

Ce nouveau plan de Meta arrive à un moment où sa plus grande plateforme, Facebook, a du mal à attirer l'attention. Son application Instagram, insuffisamment portée sur la recherche et le développement, fait face à la concurrence d'un TikTok qui malgré les difficultés, se renouvelle en continu.

Meta a investi plusieurs milliards de dollars dans le métaverse, un projet sur lequel l'entreprise a beaucoup parié et qui n'arrive toujours pas à décoller. De plus, la version destinée aux jeunes a été tout dernièrement remise en cause par deux sénateurs américains qui demandent son arrêt pour insuffisance de protection. Ce blocage cause beaucoup de problèmes aux dirigeants de l'entreprise.

Des contrariétés pour Mark Zuckerberg qui n'épargnent pas non plus, mais d'une autre manière, le controversé patron de Tesla, Twitter et SpaceX.

Un style de management atypique

A force de coups d'éclats médiatiques et de comportements hors normes, Elon Musk n'arrête pas de faire parler de lui depuis le mois d'octobre 2022, date de son rachat de Twitter. Les affaires ne sont pas au beau fixe au sein de l'entreprise depuis l'arrivée de l'atypique patron : des recettes publicitaires en chute libre, deux tiers des salariés congédiés, des millions d'utilisateurs contrariés et déçus, ...

À citer aussi au palmarès du propriétaire, et depuis quelques jours maintenant, le cas Haraldur Thorleifsson brutalement et méchamment licencié ...

La goutte de trop. Les internautes en feu, Musk a dû, à la suite d'un tollé retentissant, présenter ses excuses à l'employé qu’il venait de licencier et d'humilier publiquement. Aveu d'erreur qui en dit long sur le caractère, l'état d'esprit et le style de management du milliardaire. Car, manque de chance, Thorleifsson était certainement la mauvaise personne à malmener et à railler en public. Ayant déjà fait ses preuves dans le monde de la technologie, ce millionnaire islandais handicapé de 45 ans, entrepreneur brillant, a été élu en 2022 personnalité de l’année par les médias de son pays.

Jusqu’à présent, et en attendant la suite des événements, Elon Musk n'a obtenu que des critiques et des opinions de plus en plus défavorables pour ces frasques à répétition.

Une situation qui ne va certainement pas manquer d'affecter encore plus l'entreprise en termes de réputation, d'attraction, de fidélité et surtout de rentabilité. Le patron sauvera-t-il son petit oiseau ou confirmera-t-il finalement les rumeurs sur ses limites de dirigeant dans le monde de la tech ? Twitter dans le chaos, ne pourrait qu'encourager Méta et son patron dans leurs nouvelles intentions.