Mercredi 4 février, le groupe terroriste Boko Haram s'est livré à un massacre dans la localité camerounaise de Fotokol. "Des centaines de personnes ont été égorgées dans les mosquées, dans les maisons, tuées dans les rues…" ont indiqué les survivants. D'après les sources locales, plus de 400 civils ont été assassinés.

Dans un communiqué de presse, l'état major général des Armées du Tchad a porté mercredi soir, à la connaissance de l'opinion nationale et internationale, que: "la position des forces basées le long de la frontière Cameroun/Nigéria a été, une nouvelle fois, attaquée par les membres de Boko-Haram aux environs de 5h du matin".

Selon la même source: "une poursuite engagée jusqu'à la base des combattants de Boko haram à Gambarou et à Ngala, où ils furent complètement anéantis, a fait de nombreuses victimes". La présidence tchadienne a indiqué que: "lors des combats qui se sont déroulés mercredi matin dans la ville camerounaise de Fotokol, le Cameroun a perdu 9 personnes et 21 autres ont été blessées". Selon Ndjamena, "plus de 200 morts ont été enregistrés du cotés des assaillants, leur matériel a été récupéré ou détruit, une dizaine de véhicules équipés d'armes lourdes et des centaines de motos ont été saccagés". L'état major tchadien a par ailleurs indiqué qu'un canon de 105 mm sans recul a été aussi récupéré.

Hier, jeudi 5 février, la Fondation Nationale de Politique étrangère, organisation de la société civile camerounaise, a lancé un "appel urgent au président Biya pour l'organisation d'un deuil national de dix jours et la mise en place d'une véritable gouvernance de crise après le massacre de centaines de civils à Fotokol par les terroristes".

Comme précédemment expliqué, à FotoKol, dans l'extrême nord du pays, les terroristes de Boko Haram ont massacré mercredi matin, des centaines de civils et des musulmans dans une mosquée de la ville. De sources concordantes, plus de 400 personnes ont été égorgées: des femmes enceintes, des femmes portant des bébés sur le dos, des enfants et même des hommes de troisième âge. 

Alors que le ratissage de Fotokol et de ses environs continuait ce vendredi matin, Yaoundé a pour sa part, indiqué, de la bouche de son porte-parole Issa Tchiroma Bakary, que: "le Cameroun a perdu 50 personnes".

Un chiffre botté en touche par les forces en présence sur la ligne de front. Du coup, la guerre des chiffres fait rage. Le régime de Yaoundé joue à cache-cache avec les chiffres. Certains hommes politiques et universitaires estiment que: "les chiffres posent effectivement problème. Ce sont des chiffres ethno-politiques pour le contrôle du pouvoir central par la manipulation", a précisé Vincent Fouda.



La société civile camerounaise exige la convocation des deux chambres en session d'urgence par le chef de l'État pour débattre de la situation exacte de la guerre contre les terroristes, dresser un bilan, indiquer des nouvelles orientations et des mesures fortes supplémentaires.

Pour le journaliste camerounais Innocent Ebode: "Au front, la peur est en train de changer de camp. L'entrée en scène de l'armée tchadienne en appui aux armées camerounaise et nigériane semble être décisive, eu égard à la panique qui s'est emparée de ces chenapans qui se font appeler Boko Haram. La puissance de feu des forces coalisées a mis en déroute Shekau et sa bande à telle enseigne qu'ils ne savent plus à quel diable se vouer".

Pour l'heure, bien que le Cameroun ne cesse d'essuyer des coups macabres, les populations croient toujours en leur armée, qu'elle réussirait à effacer le groupe Boko haram du territoire.