La France est-elle maudite ? Elle est dans le peloton de tête en matière d'innovation, cela est reconnu dans le monde entier. Malgré cela, elle n'est plus en mesure de vendre quoi que ce soit sans la permission du grand patron Outre-Atlantique.

Généralement, quand le Qatar, les Emirats ou l'Arabie Saoudite achètent des armes de pointe à un pays, ce n'est pas par besoin, mais pour des raisons qui n'ont rien à avoir avec le militaire. Ces achats servent souvent à récompenser ou à acheter un positionnement politique. A défaut de pouvoir vendre ses créations, la France en est venue à marchander sa politique extérieure pour écouler ses produits.

Le contrat signé au Qatar pour la vente de 24 Rafale a de fortes chances d'être, comme pour l'Egypte, une compensation, à moins que ce ne soit pour acheter une attitude politique future. La France s'est peu à peu, de reniement en reniement, enfermée dans un système intégré où la vente de la moindre épingle à cheveux doit être approuvé par Washington qui distribue les cartes, se réservant, bien entendu, tous les atouts et ne laissant que les brèmes à ses alliés. Il peut, en outre, sortir, à tout moment, de ses tiroirs un décret de sanctions toutes fraiches pour bloquer la vente.

La France s'est ainsi vue interdire des matchés énormes (Russie, Inde, Amérique Latine) et virée de certains pays comme l'Iran.

Sa docilité à accepter cette situation a fait le reste : sa réputation est en lambeaux.

Qu'a vendu François Hollande pour fourguer 24 Rafale pour 6,3 milliards d'euros et dont le Qatar n'a que faire ? La France, qui a de moins en moins à vendre en matière de poids géopolitique, n'a plus que son positionnement ambigu vis-à-vis de la Russie qu'elle pourrait marchander.

Les silences qui ont été entretenus autour de la présence de Hollande à Moscou le 9 mai ne sont peut-être pas étrangers à ce voyage fructueux dans le golfe, voyage qui aboutira en Arabie Saoudite d'où, en plus des honneurs, il ne reviendra pas les mêmes vides. A moins que les rafales ne soient une compensation des pertes subies à cause du refus de livrer les Mistral à la Russie et ses conséquences en Inde ?

Quelles que soient les raisons de cet achat inutile pour son pays, l'Emir du Qatar y trouvera un levier pour renforcer sa mainmise sur certains secteurs en France et étendre une influence que son père avait commencée. Tout le monde y gagne… sauf les Français, mais eux, ils ne comptent pas.

Avic