Après un peu plus d'un mois de concertations et d'intenses négociations, Angela Merkel n'aura finalement pas réussi à former un Gouvernement de coalition avec les libéraux et les écologistes. Un état de fait qui la met face à une situation inédite pour l'Allemagne.

Le revers subi par les conservateurs du CDU-CSU lors des récentes élections législatives a placé celle que l'on considérait jusqu'alors comme la mère de la République fédérale d'Allemagne dans une très fâcheuse position. En effet, avec la percée du nouveau parti d'extrême droite, l'AfD, Angela Merkel s'est retrouvée contrainte de tenter la formation d'une coalition gouvernementale avec les libéraux du FDP et les Verts.

Une épreuve particulièrement délicate qui se sera au bout du compte soldée par un échec poignant. Désormais, la Chancelière allemande se retrouve face à une situation épineuse. Les différents scénarios possibles à ce stade ne sont pas très enviables. Et pour cause, la stabilité propre à l'environnement politique allemand serait de toute évidence remise en cause.

Les différents recours dont dispose Merkel

Dans les couloirs du Bundestag, certains évoquent aujourd'hui la perspective d'un nouveau ralliement du SPD de Martin Schulz. Mais, après les signaux négatifs chargés par le leader des sociaux-démocrates dès la fin des élections, difficile de croire à une possible machine arrière sans une perte immédiate de tout crédit politique.

Peut-être le président allemand, Frank-Walter Steinmier, saura faire revenir sur la table de négociations des membres de son camp.

Autre alternative, c'est la possibilité de gérer les affaires avec un Gouvernement minoritaire, sans le souci de former une coalition. Une formule qui n'a jamais été essayée, mais qui reste possible selon la Loi fondamentale en Allemagne.

Dernière possibilité, le président allemand a le pouvoir de dissoudre le Bundestag et d'imposer la tenue de nouvelles élections. Pour l'heure, cela ressemble à un tableau pour la Chancelière. Il faut espérer de l'avis de son entourage que les négociations finissent par aboutir à une issue favorable.

Angela Merkel pourrait-elle jeter l'éponge ?

Depuis dimanche dernier, certaines voix ont commencé à se lever au sein de son propre parti pour demander un passage de flambeau de la Chancelière. De plus, selon le journal Die Welt, 61% de l'opinion publique estime que la maîtresse des négociations devrait rendre son tablier en cas d'échec des pourparlers. L'Allemagne serait donc entrain de vivre la fin d'un cycle.

D'un autre côté, si le retrait d'Angela Merkel semble profiler une prise du leadership européen par le président français Emmanuel Macron, l'instabilité de l'Allemagne n'est pas de bonne augure pour l'UE. Une situation qui pourrait prendre du temps à se préciser donc, alors que le projet européen avancé par Macron attend d'être mis sur les rails.