La littérature africaine ouvre de plus en plus ses tentacules au monde en mettant en lumière ses nombreux auteurs. Divers maux y sont inscrits et revêtent sans entrave cet attentisme dont font montre les écrivains au sortir de leurs instincts de création. L'écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal se démarque une fois de plus à travers cet univers bardé de mots et d'existence. Pourvue de sa plume flexible à l'expression vindicative, l'auteure camerounaise n'en démord pas lorsqu'il s'agit d'user de son expression libre au sujet de la femme. Âgée de 44 ans, elle s'impose telle une femme engagée et est auteure de 3 ouvrages qui traitent communément du statut de la femme peule et de son quotidien quelque peu alambiqué.

Dans ses ouvrages, l'on observe cette appartenance assez subtile d'un vécu peu singulier dont font montre la plupart de ses personnages. Son premier et célèbre ouvrage Walaande, l'art de partager un mari (Ed. Proximité, 2010), évoque les coutumes sahéliennes d'Afrique (Peule) à travers un univers de polygamie. L'écrivaine au travers de cet ouvrage met en exergue la discrimination des femmes entre autres problématiques liées à cette pratique.

Les Livres Mistiriidjo, la mangeuse d'âmes (2013) et Munyal, les larmes de la patience (Ed. Proximité, 2017), sont également classés parmi les classiques Africains de la littérature. Amal est ainsi faite lauréate du prix de la presse panafricaine de Littérature 2019 (au Salon du Livre de Paris).

Étant une combattante engagée pour les Droits de la femme, Djaïli Amadou Amal, évoque régulièrement les conséquences des mariages précoces et forcés. Elle-même mariée à l'âge de 17 ans, son expérience personnelle lui permet quelquefois de mieux structurer ses écrits. Considérée comme "la voix des sans voix" par la presse du Cameroun, Amal Djaïli face aux mutations de la société, donne un nouveau souffle à son combat.

Ce pourquoi le monde de la littérature ne cesse de lui décerner des récompenses aux vues de ses combats liés à l'épanouissement de la femme en général.

Djaïli Amadou Amal, une aile révolutionnaire conjuguée au féminin

L'auteure a récemment été lauréate de la première édition du prix Orange du livre en Afrique (22 mai 2019 au Hilton) à Yaoundé.

Rappelons qu'en 2018 elle remporte la sélection de l'Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants. Celle-ci est récompensée par par la publication sous le label de la collection "Terres Solidaires" pour une large diffusion et promotion dans les pays d'Afrique.

La distinction qui l'a honorée par le Prix Orange du Livre en Afrique, est un symbole frappant du combat que mène Amal pour le changement de mentalités en Afrique. Elle a reçu la somme de 10.000 € suivi d'une promotion de son ouvrage (Munyal...). Ce prix est mis sur pied par la Fondation Orange, vise à promouvoir le livre en Afrique et de faire découvrir les différents auteurs et maisons d'éditions africaines. D'où la sélection de 59 livres publiés par 39 maisons d'éditions de 16 pays africains.

Une écrivaine au chevet du statut de la femme

Par ailleurs, en 2016, un décret du Minac (Ministère des Arts et de la Culture), l'intègre au comité d'organisation du FENAC (Festival National des Arts et de la Culture). Durant ce festival qui se déroule chaque deux ans, elle reçoit également la distinction de Chevalier de l'ordre de la valeur du Cameroun. Membre de l'APEC (Association Nationale des Poètes et Écrivains du Cameroun), c'est ainsi que l'artiste représente assez régulièrement son pays lors des rencontres littéraires internationales.

Se préoccupant du statut de l'écrivain au Cameroun, elle est élue au conseil d'administration de la SOCILADRA (société civile des droits d'auteurs de la littérature et des arts dramatiques).

Amal qui est dorénavant une valeur sûre de la littérature africaine, entrevoit de poursuivre ses aspirations au delà de l'Afrique. Cette artiste de lettres encourage également les jeunes auteurs africains à publier et à mettre en valeur cet art si prisé et élitiste.