Assez branché 'Art et tendance africaine rattaché au modernisme ambiant', Show Azazou de son véritable nom Angong Ze Arthur, est l'une des figures les plus connues dans le milieu de l'Art à Yaoundé et même dans quelques régions du pays. Originaire de la région du Sud, il puise son inspiration sur ce qui l'entoure, des étapes qu'il traverse au quotidien, et des rencontres qui interagissent dans sa vie.

Questionnant continuellement l'Humain, cet adepte de l'art dans sa substance perceptible et sans controverse ni tabou, présente sa nouvelle création: "J'ai le Droit".

Loin de vouloir une quelconque revendication ou de vouloir retenir l'affection d'un tiers, ce court métrage est un film documentaire autobiographique, sur son histoire et son combat pour le droit à l'identité personnelle, qui parfois reste écrasée par l'identité collective de la société de consommation. Azazou est également le promoteur du Festival International de conte Minkana créé en décembre 2014 (1ère édition du 15 au 20 décembre 2014) et se produit assez souvent sur les scènes de l'Institut Français de Yaoundé et de Douala.

Show Azazou s'inspire permanent de plusieurs artistes à la fois chanteurs, écrivains, cinéastes et créateurs de mode. On peut citer dans son registre des artistes tels que Prince Nico Mbarga, Fela kuti, James Brown, David Bowie, James Baldwin, Amadou Hampaté Ba, Calixte Beyala, Moussa Touré, Karl Lagerfeld pour ne citer que ceux la.

'Jai le Droit', une nouvelle vision de son personnage

Dans ce nouveau jet, il est lui-même l'auteur et le producteur de court métrage, sous la réalisation de Charly Wassing. "J'ai le Droit" a été entièrement tourné à Yaoundé et est sensiblement dans un registre variant entre 17 et 20 minutes.

" L'idée du film je l'ai nourri pendant des années, je dirais environ une décennie. C'est un ras le bol qui fermente dans mon corps, dans mon âme et dans mon esprit depuis très longtemps. Enfant et adolescent, j'ai toujours été stigmatisé à cause de mon corps. Un corps que je n'ai pas choisi. Un corps que je détestais jusqu'à ma 16 ème année, mais un corps que j'ai appris à aimer et que j'adore aujourd'hui", a déclaré Azazou.

"On me traitait de fille à cause de mon androgynie apparente, et me refusait le droit de me considérer comme un homme au nom du pouvoir absolu du patriarcat . J'ai toujours été dégoûté par ce rejet des personnes différentes car la société est la somme de nos individualités qu'on le veuille ou non", a expliqué l'artiste concernant ses motivations premières.

Show Azazou à ciel ouvert

Selon Show Azazou, l'idée de faire un film documentaire sur son histoire et son art, le hante depuis belle lurette. Dans cette création cinématographique, ses préoccupations étaient de parcourir cette envie de raconter ses peurs, ses douleurs, ses frustrations, ses convictions et sa renaissance à la fois identitaire et spirituelle.

Pour ce conteur rêveur et ambitieux, raconter sa passion pour l'art qui lui a, à sa manière, sauvé la vie, est pour lui un exutoire qui lui a redonné la liberté d'être fou et unique. L'idée du film lui vient de son quotidien plein de blessures et d'égratignures, de combats et de victoires.

"L'art au Cameroun a beaucoup d'avenir et regorge d'énormes talents pour pouvoir créer une véritable industrie culturelle dans notre pays.

Le problème qui se pose est un manque d'artistes libres et fous qui se surpassent afin d’innover", a-t-il dit. "L'art au Cameroun ne manque pas de talent, je répète, mais souffre de la de calomnie et de la monotonie. Car, plusieurs artistes se contentent suivre les traces des autres, sans toutefois fois laisser eux-mêmes des traces par des œuvres qui résistent dans le temps et l’espace. Le public camerounais ne rêve plus et seuls les artistes ont le pouvoir de créer le rêve par le truchement de l'innovation. Pour innover, il faut être soi-même et sortir de la masse pour se frayer son propre chemin"; a terminé ce nouveau cinéaste en herbe. Le film sort au mois de juin 2020 au Cameroun.