L’univers des médias est un monde complexe. De nombreuses histoires, des images sont rapidement diffusées et partagées à travers les réseaux sociaux. L'équipe éditoriale de Blasting News repère les canulars les plus populaires et les informations trompeuses sur le changement climatique pour vous aider à discerner le vrai du faux.

Un canular sur le changement climatique d'origine humaine

La NASA n'a jamais dit que le changement climatique dû à l'homme était un canular

Fausse allégation : Des publications sur les réseaux sociaux prétendent que la NASA avait admis que le changement climatique dû à l'homme est un canular. "En 1958, la Nasa a observé pour la première fois que les changements de l'orbite solaire de la Terre, ainsi que les modifications de l'inclinaison axiale de la Terre, sont tous deux responsables de ce que les climatologues appellent le 'réchauffement climatique'.

En aucune façon, les humains ne réchauffent la planète en utilisant des combustibles fossiles ou en mangeant du bœuf", peut-on lire dans la légende de certains messages.

La vérité :

  • Dans un document dans lequel est détaillé le consensus scientifique selon lequel l'homme contribue au changement climatique, la NASA déclare que plus de 97 % des climatologues en activité s'accordent à dire que l'homme est à l'origine du réchauffement de la planète et du changement climatique.
  • "Au cours du siècle dernier, la combustion de combustibles fossiles comme le charbon et le pétrole a augmenté la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère. Cela s'explique par le fait que le processus de combustion du charbon ou du pétrole combine le carbone avec l'oxygène de l'air pour produire du CO2. Dans une moindre mesure, le défrichage des terres pour l'agriculture, l'industrie et d'autres activités humaines a augmenté les concentrations de gaz à effet de serre", explique la Nasa sur son site web.
  • L'augmentation des niveaux de ce que l'on appelle les gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone, provoque un réchauffement de la Terre, empêchant la chaleur de s'échapper de l'atmosphère et la renvoyant à la surface de la Terre par rayonnement.

Le "cycle naturel" de la Terre

Le réchauffement planétaire ne fait pas partie d'un "cycle naturel" de la Terre

Fausse allégation : Les climatosceptiques du réchauffement climatique partagent sur les réseaux sociaux des affirmations selon lesquelles le réchauffement climatique fait partie d'un "cycle naturel" de la Terre, qui, au cours de son histoire de 4,5 milliards d'années, a connu des périodes de chaleur plus ou moins forte.

La vérité :

  • En fait, pendant des milliers d'années, les changements de température sur Terre ont été déterminés par les variations de l'orbite autour du soleil, les distances plus longues entraînant des cycles plus froids et les distances plus courtes des cycles plus chauds. Cette règle ne s'applique toutefois pas à ce qui a été enregistré sur la planète depuis le début du XXe siècle, où des changements qui devraient normalement se produire sur des centaines de milliers d'années se produisent en quelques décennies.
  • Une étude publiée en 2013 dans la revue Science souligne par exemple que notre planète s'est réchauffée plus rapidement au cours du siècle dernier qu'à n'importe quel moment depuis la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 11 000 ans.
  • Un rapport publié en 2020 par l'Organisation météorologique mondiale souligne que la température moyenne de la planète en 2019 était supérieure à 1,2° C si l’on compare aux niveaux préindustriels (1850-1900). Le document décrit l'augmentation des niveaux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, résultant des activités humaines, comme "un moteur majeur du changement climatique."
  • Selon le service national britannique de météorologie, 17 des 18 années les plus chaudes enregistrées ont eu lieu au cours du 21e siècle, et chacune des 3 dernières décennies a été plus chaude que les précédentes.

CO2

Dire que l'agriculture élimine plus de CO2 de l'atmosphère que les forêts est totalement erroné

Fausse allégation : des messages partagés sur les médias sociaux affirment que l'agriculture élimine davantage de dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère que les forêts.

Selon ce message, la société brésilienne de recherche agricole (Embrapa) aurait publié en 2007 qu'un hectare de maïs peut éliminer entre 15 et 20 tonnes de CO2, alors qu'une forêt tropicale vierge n'élimine pas plus de 15 tonnes de CO2 par hectare.

La vérité :

  • Bien que toute plante retire du CO2 de l'atmosphère au cours de la photosynthèse, ce processus naturel n'est bénéfique pour l'environnement que lorsque le dioxyde de carbone est retenu, au lieu de retourner dans l'atmosphère.
  • Contrairement aux forêts, qui séquestrent le CO₂ et parviennent à le conserver dans le sol, les cultures telles que le maïs et le soja libèrent toutefois à nouveau ce gaz après la récolte et tout au long du cycle jusqu'à ce qu'il atteigne le consommateur.
  • Une étude publiée en 2020 par la revue Nature montre que les forêts tropicales sont responsables de la moitié du carbone stocké sur la planète.
  • Dans une déclaration à l'agence brésilienne de vérification des faits Lupa, l'Embrapa affirme n'avoir jamais publié les données partagées sur les médias sociaux.

Niveau des mers

Il est faux de dire que la fonte des icebergs n'aura pas d'incidence sur le niveau mondial des océans

Fausse allégation : Une série messages partagés sur les réseaux sociaux montrent que des glaçons fondant à l'intérieur d'un gobelet doseur rempli d'eau ne font pas monter le niveau du liquide, ce qui prouverait qu'il en va de même pour la fonte des icebergs et le niveau des mers.

La vérité :

  • Une étude publiée en 2010 par l'Université de Leeds montre que l'eau de mer étant plus chaude et plus salée que la glace flottante, les changements dans la quantité de cette glace ont un effet sur le niveau global des mers.
  • Un rapport publié en 2019 par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montre que les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique ont perdu environ 400 milliards de tonnes de masse par an au cours de la décennie allant jusqu'en 2015, ce qui correspond à une élévation du niveau de la mer d'environ 1,2 millimètre chaque année.
  • Le rapport du GIEC indique également que, par rapport à la période 1980-2000, les mers s'élèveront de près d'un demi-mètre d'ici 2100 si la Terre se réchauffe de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Une théorie du complot communiste

Le changement climatique n’a pas été inventé pour devenir un stratagème pour le communisme

Fausse allégation : L'une des théories du complot les plus répandues concernant le changement climatique sur les réseaux sociaux admet que ce bouleversement météorologique serait en réalité lié à un canular promu par des groupes de gauche afin d'affaiblir le capitalisme.

Selon ces théories, après l'effondrement de l'Union soviétique au début des années 1990, la gauche mondiale a adopté l'environnementalisme comme sa nouvelle religion, dans le but de forcer une désindustrialisation du monde occidental.

La vérité :

  • Depuis la fin du XIXe siècle, la température moyenne de la Terre a augmenté d'environ 1,18 °C, en grande partie à cause de l'augmentation du dioxyde de carbone dans l'atmosphère due aux activités humaines.
  • Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), depuis 1993, le niveau mondial des mers s'est élevé à un rythme accéléré d'environ 3,5 millimètres par an.
  • Dans un rapport publié en août dernier, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a déclaré que les changements observés dans le climat sont "sans précédent" depuis des milliers d'années et, dans certains cas, seront "irréversibles" sur des centaines ou des milliers d'années.