Décidément, chaque jour suffit sa peine pour François Fillon. Le calme semblait revenu la semaine dernière, après un rassemblement réussi sur la place du Trocadéro à Paris et un semblant de cohésion retrouvé dans les rangs des Républicains. Mais depuis le début de semaine, la tempête est de retour. D'abord avec la fameuse affaire des costards, offerts par un ami du candidat. Selon le JDD, l'ancien premier ministre se serait vu offrir pour plus de 48 000 euros de costumes sur mesure, dont 35 500 euros payés en liquide. Puis ce mardi, nouveau rebondissement dans l'affaire concernant les enfants de François Fillon.

D'après les informations du Parisien, ces derniers, employés de leur père, effectuaient des virements sur le compte joint de François et Pénélope Fillon. Pour Marie Fillon, qui a touché 46 000 euros nets entre octobre 2005 et décembre 2006, 33 euros ont été reversés sur le fameux compte de ses parents, celui du Crédit Agricole à Sablé-sur-Sarthe.

Des indemnités de retour dans la poche de François Fillon

Un reversement de plus de 70% de son salaire afin... de payer son mariage, comme le révèle son avocat Kiril Bougartchev.dans les colonnes du Parisien. « Elle ne voyait pas en quoi son père devait lui offrir son mariage alors qu’il ne l’avait pas fait pour ses frères. Ce remboursement qu’elle a elle-même souhaité est à la fois un gage d’indépendance et d’égalité entre enfants ».

Concernant son frère, Charles Fillon, lui aussi assistant parlementaire de son père, il effectuait des virements mensuels à ses parents à hauteur de 30% de son indemnité. « François Fillon payait à son fils une partie de son loyer et de son argent de poche, à partir du moment où il a gagné sa vie, il était normal qu’il le rembourse », explique Antonin Lévy, avocat de François Fillon, toujours dans les colonnes du Parisien.

Des révélations qui tombent mal pour le candidat de la droite et du centre, alors qu'il est convoqué par la justice ce mercredi. Il pourrait être mis en examen par les juges d'instruction pour détournement de fonds public, un mois avant le premier tour de l'élection présidentielle.

François Fillon ne craint pas une mise en examen

Une situation qui n'inquiète pas François Fillon, plus que jamais déterminé à poursuivre sa campagne. « J'ai dit que, si j'étais mis en examen, je ne serais pas candidat, mais à condition que les conditions de cette mise en examen soient normales », a-t-il révélé lundi sur Europe 1. Ce qui, bien sûr, pour lui n'est pas le cas. Il a en outre dénoncé une « chasse à l'homme », s'en prenant aux « dizaines de journalistes » qui « fouillent dans les poubelles ». Des poubelles tout de même bien remplies pour un François Fillon dont la campagne patauge toujours, car empêtrée dans les affaires. Selon le dernier sondage Ifop-Fiducial pour Paris-match, Sud Radio et CNews, le candidat de la droite et du centre, en troisième position, totalise désormais plus de sept points de retard sur Marine Le Pen et Emmanuel Macron en vue du premier tour de l'élection présidentielle.