Onze candidats à la présidentielle, mais ils étaient seulement cinq sur le plateau de TF1 lundi soir, à l'occasion du premier grand débat. Pendant un peu plus de trois heures, François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ont débattu de nombreux sujets autour de trois grands thèmes : l'économie, les sujets de société et les questions internationales. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'animation et les passes d'armes n'ont pas manqué ! Véritable star sur Twitter durant ce débat, Jean-Luc Mélenchon a mis le feu aux poudres à l'aide de punchlines percutantes.
« Il faut bien qu'il y ait un débat au PS », lance-t-il ironiquement après un échange entre Hamon et Macron. Le candidat Les Républicains et celle du Front National ne sont pas non plus épargnés. « Quand vous dites que le débat a été pollué par les affaires de certains d'entre nous - pardon, pas moi ! Ici, il n'y a que deux personnes qui sont concernées : Monsieur Fillon et Madame Le Pen. Nous n'avons rien à voir avec tout ça, alors s'il vous plaît ne nous mettez pas dans le même sac », a-t-il insisté auprès des journalistes de TF1. Le candidat de la France insoumise, cinquième dans les sondages, n'a plus grand chose à perdre. Il a donc pris des risques. Une stratégie payante ? Seuls les prochains jours et semaines le diront.
Macron ciblé par Hamon et Le Pen
Jean-Luc Mélenchon est en tout cas apparu bien plus agressif que l'autre candidat de gauche, Benoît Hamon. Plutôt à l'aise lors des débats de la primaire de la Belle alliance populaire, le candidat du Parti Socialiste est apparu cette fois plus réservé. Il a tout de même réussi à lancer une pique à l'attention d'Emmanuel Macron concernant le financement de sa campagne.
« Je prends l’engagement de n’être tenu par personne. L’engagement solennel. Je suis libre, le financement est transparent », a répondu l'ancien ministre de l’Économie. Favori des sondages, Emmanuel Macron était d'ailleurs très observé ce lundi, pour son premier grand débat. Ciblé par Benoît Hamon, il a également subi les foudres de Marine Le Pen sur le sujet de la laïcité.
La candidat du Front National accuse alors le leader du mouvement « En Marche ! » d'être favorable au burkini. Réponse sèche de l'intéressé : « Vous serez gentille, je ne vous fais pas parler, je n'ai pas besoin d'un ventriloque. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis clairement ».
François Fillon effacé
Fidèle à elle-même, Marine Le Pen a su prendre la main sur les sujets de la sécurité et du terrorisme. Des thématiques fortes sur lesquelles le Front National est, selon les enquêtes d'opinions, le mieux à même de répondre. Et François Fillon dans tout cela ? Régulièrement en retard concernant son temps de parole tout au long de la soirée, l'ancien premier ministre est apparu fatigué, effacé, presque comme s'il souhaitait se faire oublier...
Et pourtant, s'il veut encore croire au premier tour, le candidat Les Républicains devra faire beaucoup mieux lors des prochains débats. Sous peine de dire au revoir à la présidentielle dès le premier tour.