Coincé en pleine campagne du deuxième tour de l'élection présidentielle, ce 1er mai 2017 était donc particulièrement chargé. Une journée lors de laquelle le Front National était attendu, avec la prise de parole de Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen à Villepinte, tandis que Jean-Marie Le Pen, comme chaque année, célébrait Jeanne d'Arc du côté de la Place des pyramides. L'ancien leader frontiste, finaliste de la présidentielle quinze ans plus tôt, est apparu affaibli, usé, et isolé. Devant plusieurs centaines de personnes, il a tout de même tenu à apporter son soutien à sa fille en vue du second tour de l'élection présidentielle.

« Ce n’est pas Jeanne d’Arc mais elle accepte la même mission que celle de Jeanne. Elle aime et elle a choisi la France ». Des mots plutôt aimables quand on sait que Marine Le Pen entretient des rapports de plus en plus distants avec son père, y compris dernièrement lorsqu'elle avait condamné ses propos controversés sur l'hommage à Xavier Jugelé, policier tué sur les Champs-Élysées. Jean-Marie Le Pen a également multiplié les attaques envers Emmanuel Macron, « énarque pantouflard fabriqué et propulsé par les médias ».

Marine Le Pen se sert de Hollande pour tacler Macron

Le candidat d'En Marche était bien évidemment également la cible des attaques de Marine Le Pen, lundi à Villepinte. Un candidat « En Marche ou crève !

», selon les propos de celle qui est arrivée en deuxième position du premier tour de la présidentielle. D'ailleurs, lors de son discours, elle a frappé fort, en parodiant les propos de François Hollande, en 2012, lors de son discours du Bourget. « Aujourd'hui, l'adversaire du peuple français, c'est toujours le monde de la finance...

Mais cette fois il a un nom, il a un visage, il a un parti, et il présente sa candidature, et tous rêvent de le voir élu. Il s'appelle Emmanuel Macron », a martelé Marine Le Pen devant une foule enthousiaste. Une phrase qui devrait marquer les esprits, tout comme le soutien de Nicolas Dupont-Aignan officialisé en fin de semaine dernière.

Le président de Debout la France, futur premier ministre si Marine Le Pen est élu, était présent à Villepinte. Il a même pris la parole avant la candidate, soulignant sa fierté d'avoir conclu une telle alliance. Clairement, le Front National a le vent en poupe, alors que Marine Le Pen est désormais systématiquement donnée à 40% ou plus dans les enquêtes d'opinion en vue du second tour.

Les cortèges syndicaux ont dégénérés à Paris

Comme de tradition, le 1er mai était également l'occasion pour les syndicats de défiler. Des marches qui n'ont pas bénéficié d'un effet de mobilisation contre la présence du Front National au deuxième tour de l'élection présidentielle. En effet, selon les chiffres du Ministère de l'Intérieur, ils n'étaient que 142 000 à défiler ce lundi.

Quinze ans plus tôt, ce chiffre dépassait le million. Les cortèges du 1er mai, emmenés par la CGT, la CFDT, FO, FSU et l'Unsa ont cependant dégénéré du côté de Paris. En effet, pas moins de six policiers ont été blessés, d'après les informations de la préfecture de police. « Des individus masqués et cagoulés ont jeté des projectiles et des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre », selon la police. Pas moins de cinq individus ont été interpellés. « C'est cette chienlit et ce laxisme que je ne veux plus voir dans nos rues », a souligné Marine Le Pen sur son compte Twitter au sujet des cortèges qui ont dégénéré. Histoire de conclure un 1er mai réussi pour elle et pour le Front National. Une journée qui pourrait être capitale en vue de la fin de campagne et de l'élection du 7 mai prochain...