"Propreté, Affichage, Vélib, Grande roue, Marché de Noël, et maintenant Voies sur Berges, je ne sais pas si comme le disait Jacques Chirac les emm...ments volent en escadrille, mais pour Anne Hidalgo... c'est la Patrouille de France". C'est par ces mots qu'Eric Azière, président du groupe Modem-UDI au Conseil de Paris, a attaqué la maire de la capitale sur Twitter le mois dernier. Il faut dire que l'année 2017 a été difficile pour celle que Bertrand Delanoë avait désigné pour lui succéder en 2014.
Si elle souhaite se représenter en 2020, Anne Hidalgo va devoir recréer une mobilisation autour de sa candidature.
Mais le nouveau parti du président Macron, La République en marche, entend bien jouer les trouble-fêtes. Selon le quotidien 20 Minutes, des bruits courent depuis plusieurs semaines dans les couloirs de la mairie de Paris, où tout le monde est persuadé que la maire souhaitera mener un nouveau mandat en 2020, mais en l'annonçant "le plus tard possible".
La République en Marche s'active
Parallèlement, le parti présidentiel dirigé par Christophe Castaner prépare également ses troupes. Il possède déjà quelques élus d'arrondissement et des militants, mais compte sur les deux années à venir pour élargir la mobilisation. Pour l'heure, c'est sur l'application de messagerie cryptée Telegram que les membres parisiens de La République en Marche échangent.
Selon certaines sources citées par 20 Minutes, quinze groupes de travail vont prochainement être désignés pour préparer le programme municipal de 2020. Les thématiques chères aux Parisiens seront abordées, comme la culture, les transports, la mixité sociale et l'emploi.
En coulisses, on murmure le nom du porte-parole du gouvernement et député de la cinquième circonscription Benjamin Griveaux pour prendre la tête de la future liste, tout en s'accordant à dire qu'il ne faut pas totalement "démolir" les mesures et le travail de l'équipe d'Anne Hidalgo.
On ne sait jamais, si La République en Marche parvient à éliminer le PS et à se hisser au second tour, elle pourrait avoir besoin des voix des électeurs socialistes, et pourquoi pas créer une alliance en fusionnant les deux listes. Les militants LREM savent également que dans l'entourage d'Anne Hidalgo, la peur de la menace macroniste augmente, surtout depuis les bons résultats du nouveau président de la République lors des élections de 2017 à Paris.
La maire de la capitale elle-même n'a pas hésité à afficher sa proximité idéologique avec Emmanuel Macron sur certains sujets. Une façon d'assurer ses arrières ?
Quid des autres forces politiques ?
Outre les candidatures socialiste et macroniste, la droite espère bien jouer ses cartes en 2020. Jean-François Copé (Les Républicains) a ainsi suggéré une alliance entre son parti et La République en Marche afin de faire liste commune dès le premier tour. Mais pour Florence Berthout, qui dirige le groupe LR au Conseil de Paris, ce n'est "pas à l'ordre du jour". Cette dernière souhaite en effet la présence d'un Républicain à la tête d'une liste, sans pour autant fermer la porte aux Constructifs, ces anciens LR auto-déclarés 'Macron-compatibles' lors des dernières élections législatives.
De même, La République en Marche tient absolument à présenter son candidat.
De son côté, La France Insoumise espère confirmer sa montée en puissance et devrait nommer Danielle Simonnet pour mener sa liste. Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête en Avril dernier dans deux arrondissements, avant de qualifier plusieurs candidats au second tour des législatives deux mois plus tard et fêter l'élection de Danièle Obono dans la 17ème circonscription.