Edouard Philippe a réuni lundi un séminaire gouvernemental pour plancher sur les annonces délivrées par Emmanuel Macron jeudi dernier. Le Premier ministre y aura d'ailleurs convié une bonne trentaine de responsables de la majorité. Objectif affiché, jeter les bases de la nouvelle méthode pour l'acte II du quinquennat, et préparer l'agenda de mise en oeuvre des mesures voulues par le chef de l'Etat. Et si certains pans du projet pourraient entrer en application dans les prochaines semaines, d'autres devront attendre jusqu'à l’automne.

Il faut dire que ce début de semaine se veut particulièrement studieux à Matignon.

De l'avis du chef du gouvernement, il s'agissait surtout de savoir qui fera quoi et quand afin de répondre aux ambitions portées par la vision du président de la République. Les échanges se sont poursuivis jusque tard dans la soirée, avec un dîner de la majorité où l'on pouvait retrouver Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, mais aussi François Bayrou, le patron du MoDem, ou encore Nathalie Loiseau, la tête de liste LaREM pour les européennes.

Traduire les paroles en actes

Comme le soulignait un secrétaire d'Etat à la sortie des échanges, la majorité et le gouvernement sont plus que jamais à la tâche afin de traduire de manière concrète les annonces du chef de l'Etat dans le quotidien des Français.

Et autant dire que le pari s'annonce plutôt serré tant les contingences se veulent nombreuses sur le chemin. Edouard Philippe a ainsi noté, lors d'un point presse à Matignon, que l'exécutif était guidé par la volonté de "faire vite", mais "bien", puisqu'il sera désormais question de bien prendre le temps des consultations.

La réforme de l'assurance-chômage entrera dans les tuyaux de l'Assemblée nationale au mois de juin, en même temps que l'exécutif précisera les modalités selon lesquelles il entend baisser l’impôt sur le revenu promis par le Président.

La révision constitutionnelle sera quant à elle présentée en conseil des ministres en juillet, tout comme le projet de loi sur la bioéthique, qui porte une ouverture sur la PMA réclamée par la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa. Le rapport sur le projet de réforme des retraites devrait, lui, être rendu vers la fin de l’été.

Les corps intermédiaires mieux écoutés

Face aux critiques d'un pouvoir jugé trop vertical, Matignon souhaite désormais donner des gages du changement de méthode insufflé par Emmanuel Macron, avec une meilleure inclusion des "corps intermédiaires" dans la conception de ce qui a été appelé "l’agenda 2025". Lundi prochain, ces derniers se seront aux côtés du Premier ministre afin de dessiner les contours d'une mobilisation pour l’emploi. Un travail qui se fera en parallèle de celui de la Cour des comptes qui a jusqu'en octobre pour faire émerger des pistes de lutte contre la fraude fiscale.

A noter aussi que le conseil de défense de la transition écologique présidé par le chef de l'Etat se réunira pour la première fois en mai, tandis qu'une première convention citoyenne se tiendra en juin avec 150 Français tirés au sort.

De son côté, la question de la décentralisation appelle des concertations qui prendront également cours dès le mois de juin, avec les différentes associations d’élus. Frédéric Thiriez sera quant à lui attendu en novembre pour ses propositions sur de vastes changements au sein de l'ENA : un calendrier qui s'annonce bien chargé.