Du 24 au 26 août, la France abritera le sommet du G7 depuis sa cité balnéaire de Biarritz, transformée le temps d'un week-end en véritable forteresse sécuritaire. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'Etat Laurent Nunez ont fait état du dispositif de sécurité déployé pour l'événement à l'occasion d'une conférence de presse tenue mardi dans le quartier général du PCI. Un travail salué par Emmanuel Macron qui a affiché sa confiance ce mercredi en conseil des ministres, pour l'ouverture de la rentrée politique du gouvernement.

Il faut dire que la séquence revêt une importance de taille, tant elle donnera le ton des semaines chargées qui devraient s'enchaîner pour le président de la République. Avec l'accueil des dirigeants des six grandes puissances mondiales, l'exécutif français mettra pour la nième fois à l'épreuve sa doctrine de maintien de l'ordre sous le regard du monde entier. Une situation délicate pour la place Beauvau en lien avec les autorités espagnoles, d'autant que les oppositions de tout bord se préparent, elles aussi, à massivement investir les lieux.

Niveau de sécurité maximale

Altermondialistes, activistes écologiques et même black blocs, nombreux sont ceux qui se sont déjà donnés rendez-vous pour l'événement dans le Sud de la France.

Car durant ces trois jours de sommet du G7, tous ont bien l'intention de se faire entendre et se faire voir, alors que les caméras du monde entier seront braquées sur la commune de quelque 25 000 habitants. Une perspective qui nourrit la crainte des autorités, notamment du préfet des Pyrénées-Atlantiques, Eric Spitz, de devoir faire face à des risques de débordement non négligeables.

Alors, pour tout tenir en bon ordre, ce sont 13 200 policiers et gendarmes qui seront mobilisés durant tout le week-end à Biarritz, avec le soutien de quelques militaires. Quelque 400 pompiers sont également prévus en parallèle dans le dispositif de secours afin de permettre une réaction accrue sur le terrain, en cas d'interventions ou d'incidents.

Et déjà un mot d'ordre pour le ministre de l'Intérieur, "aucun débordement" ne sera toléré, actant que si elles étaient sollicitées, les forces de sécurité répondront de manière parfaitement proportionnée.

"Pas d'inquiétude particulière"

Cela s'inscrit donc dans l'image de pleine maîtrise du terrain qu'Emmanuel Macron et son exécutif tente de véhiculer depuis quelques jours autour du sommet. D'ailleurs, pour Christophe Castaner, qui garde toute la confiance du Président, aucune inquiétude n'apparaît du côté des services de renseignements français, en collaboration avec leurs homologues européens. L'importance du dispositif mis en jeu pour l'occasion relèverait beaucoup plus, selon lui, de la culture de ce genre d'événement que de l'identification de menaces potentiellement crédibles.

Pour le reste, le ministre a fait état de la volonté des forces de l'ordre d'être préparées à toutes les hypothèses, des plus violentes aux plus apaisées. Objectif affiché, rassurer l'opinion publique sur le pouvoir de protection de l'Etat, alors que le pays reste encore marqué par les longs mois de crise de Gilets jaunes qui l'ont traversé depuis novembre 2018. Autant dire qu'en toile de fond, une fausse note en cette rentrée politique pourrait bien venir compromettre le vaste calendrier de réformes qui entend le gouvernement dès cet automne.