Depuis une brasserie du 4e arrondissement de Paris, Cédric Villani détaillait jeudi son dispositif de campagne pour conquérir l'Hôtel de Ville de la capitale. Fort de son profil pour le moins atypique, le député de l'Essonne entend déjà faire valoir son originalité en intégrant par exemple l'idée d'une trentaine de Parisiens tirés au sort pour ses listes d'arrondissement. Mais pour ses adversaires à l'image de Gaspard Gantzer, le mathématicien se serait lancé dans une aventure totalement fantasque sans réelles propositions pour la ville lumière.
Engagé dans la course à la manière d'un Emmanuel Macron, le marcheur dissident réussira-t-il à aller au bout de la bataille pour la mairie de Paris ? La question est actuellement sur toutes les lèvres du monde politique, alors que ses camarades de parti continuent de le pousser à rentrer dans le rang pour former un front commun face à Anne Hidalgo. La maire sortante est en effet donnée grande favorite, selon un récent sondage Ifop-fiducial qui sonne comme une alerte pour La République en Marche et son candidat désigné Benjamin Griveaux.
Sous le feu nourri des principaux candidats parisiens
En attendant, du côté du camp Villani, il n'aura pas vraiment fallu attendre longtemps pour faire se pointer les piques à l'endroit du nouveau champion.
Après celles de l'actuel adjoint à la mairie de Paris Ian Brossat, c'était, cette semaine, au tour du candidat de «Parisiennes, Parisiens» de critiquer vertement la démarche du député LaREM. Invité de Sud Radio vendredi, Gaspard Gantzer n'a d'ailleurs pas caché sa vive colère et son incompréhension face à ceux se lancent dans la campagne sans avoir le début d'une idée ou d'une vision pour la capitale.
Loin de l'intérêt affiché que semblaient se porter mutuellement les deux hommes il y a quelques semaines, Cédric Villani pourrait bien être en train de voir le vent tourner. L'ancien conseiller à la communication de François Hollande est en effet revenu sur l'absence de réponse du médaillé Fields à la question prégnante que constitue actuellement le logement.
Et il insiste sur le fait de n'avoir entendu depuis aucune idée de la part du candidat dissident, là où lui assure porter un projet et une vision construits sur deux années de travail.
Un débat télévisé en juge de paix
Autant dire que la bataille est bien lancée à Paris, et que désormais tous les coups sont permis entre des candidats qui n'hésiteront pas à s'écharper. Exception faite avec Benjamin Griveaux et Villani qui jouent la corde de la bienveillance, notamment pour le second qui a laissé apparaître, sur LCI, son regret suite aux propos de Gaspard Gantzer. Maintenant, "peu importe" pour le mathématicien qui souhaite rester pleinement concentré sur l'objectif, actant que la stratégie de l'attaque ne devrait, au final, pas être profitable à son adversaire.
Et si ce dernier assura dans un tweet que sa démarche ne visait pas personnellement le député de l'Essonne, celui-ci peut s'attendre à de nouvelles attaques à venir. Surtout que la proposition de débat lancée par le candidat d'Agir Pierre-Yves Bournazel restera difficilement lettre morte après une nouvelle posée cette fois par Gantzer. Logement, sécurité, transport, propreté, écologie, culture, il sera bientôt temps de faire connaître les idées défendues par chaque candidat, et à ce jeu, le socialiste entend déjà réussir à mieux se démarquer.