"Managers de rue" pour gérer la propreté dans les quartiers, implantation d'espaces verts pour parer aux contraintes écologiques, Agnès Buzyn a repris dimanche des propositions de son prédécesseur Benjamin Griveaux. Toutefois, dans les colonnes du JDD, l'ex ministre de la Santé a aussi laissé émerger de nouvelles mesures, avec notamment un "service public du maintien à domicile" et encore l'armement de la police municipale. Des arguments qui devraient de l'avis du marcheur dissident, Cédric Villani, particulièrement bien parler à la droite.
Propreté et sécurité en priorité
Il faut dire qu'à trois semaines du premier tour des élections municipales à Paris, l'heure est plus que jamais à la sortie des programmes de campagne des placards. Du côté d'En Marche, la tête de liste Agnès Buzyn n'a ainsi pas caché son intention de mettre l'accent sur les questions de propreté et de sécurité, avec la volonté de confier clairement le ramassage des déchets de la capitale au Privé ou d'étendre la présence des agents de la ville sur le terrain. Elle souhaite à cet effet équiper la police municipale d'armes létales pour mieux répondre aux risques.
Mais, d'un autre côté, l'ancienne patronne de la Haute autorité de la Santé entend jouer sa fibre sociale en s'attaquant au défi du vieillissement de la population.
Elle tend d'ores-et-déjà la main aux associations actives sur le terrain afin de mettre en place un "service public du maintien à domicile, qui centralisera les demandes", pour mieux répondre à cette nouvelle difficulté en France. Un souci d'efficacité que la candidate LREM portera d'ailleurs "pour tous les grands projets de la ville" qui devront être soumis à "une règle verte" visant à préserver les espaces verts.
Rétropédalage sur des mesures portées par Benjamin Griveaux
Pour le reste, si Mme Buzyn souhaite aller plus loin avec les mobilités, pas question d'abonder l'idée d'Hidalgo de supprimer des stationnements. Le "100% vélo" exclurait de nombreux Parisiens auxquels elle préfère offrir le choix entre "un plan vélo sécurisé", des véhicules électriques, ou de meilleurs transports en commun.
Des propositions pour lesquelles la politicienne de 58 ans note qu'il ne sera constaté aucune augmentation de la dette ou des impôts de la ville, pour quelques 300 millions d'euros d'économies tout au long de sa mandature.
A noter cependant que dans le même temps, le programme des Marcheurs et de leurs alliés à Paris a été dépossédé de deux mesures phares de l'ancien porte-parole du gouvernement. L'ancienne ministre a en effet renoncé à la possibilité de déplacer la gare de l'Est pour en faire un "Central Park parisien", arguant que la priorité était de rendre Paris "plus paisible" plutôt que "se lancer dans des grands travaux". Plus question également d'offrir 100 000 euros aux Parisiens pour un achat immobilier, mais plutôt remettre sur le marché 20 000 logements vacants.