Agnès Cerighelli, conseillère municipale non-inscrite de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) pour encore quelques mois, doit sa médiatisation aux nombreux tweets à caractère homophobe qu'elle publie à un rythme effréné. Ceux-ci ont retenu l'attention de plusieurs associations LGBT qui ont décidé de la poursuivre en justice et de se porter parties civiles : Adhéos, AIDES, Inter-LGBT, Mousse, SOS Homophobie et Stop Homophobie.

Elle comparaîtra devant le tribunal de grande instance de Versailles (Yvelines) pour "injures et incitations à la haine homophobes" le lundi 20 janvier à 14h00.

Poursuivie pour trois tweets parmi des centaines

L'élue de Saint-Germain-en-Laye, qui se présente comme une fervente catholique, n'est pas poursuivie pour ses centaines de tweets à caractère homophobe mais pour trois d'entre eux qui ont suscité une véritable indignation chez les internautes. Ils ont été publiés entre le 25 et le 29 mars 2019.

Le dernier tweet revêt un caractère particulièrement odieux et choquant car il fait un rapprochement entre la communauté LGBT et les nazis.

Il convient de rappeler que les homosexuels ont été persécutés sous le nazisme et que plusieurs milliers d'entre eux ont été déportés vers des camps de concentration. Le taux de létalité des homosexuels, qui devaient porter un triangle rose, y était très élevé : plus de 60 %. Ils subissaient des traitements très cruels de la part de leurs gardiens et également de leurs codétenus.

Une bataille judiciaire qui risque d'être longue

La justice devra donc déterminer si ces trois tweets constituent des "injures et incitations à la haine homophobes". Mais la bataille judiciaire risque d'être longue. Agnès Cerighelli, en cas de condamnation en première instance, risque fortement d'épuiser toutes les voies de recours dont chaque justiciable a droit : cour d'appel puis cour de cassation.

Ce fut le cas lorsque Christine Boutin, ancienne ministre du Logement de Nicolas Sarkozy et fervente catholique, tout comme Agnès Cerighelli, avait été condamnée en première instance et relaxée en cassation pour avoir déclaré, lors d'une interview publiée dans le magazine "Charles", en avril 2014, que "l'homosexualité est une abomination". Elle faisait référence à un passage de l'Ancien Testament.

Bien entendu, Agnès Cerighelli se défend d'être homophobe car elle aurait des "amis homosexuels"....

Candidate aux élections municipales

Agnès Cerighelli risque d'avoir d'autres rendez-vous avec la justice.

En décembre dernier, elle s'est fendue un tweet à caractère raciste qui a fait couler beaucoup d'encre. Elle a reproché à la RATP d'avoir "recruté des milliers d'agents arabo-musulmans qui méprisent Noël et considèrent les usagers comme du bétail".

Ses propos ont immédiatement été condamnés par Arnaud Péricard, maire (DVD) de Saint-Germain-En-Laye. Une enquête préliminaire a été ouverte par la justice, saisie par le préfet des Yvelines.

Malgré sa notoriété sulfureuse et ses déboires judiciaires, Agnès Cerighelli a récemment annoncé sa candidature aux prochaines élections municipales, à Saint-Germain-en-Laye.

La nouvelle a été accueillie avec beaucoup de dérision et d'ironie sur Twitter.