4èmes en 2011, 4èmes aux JO, quarts-de-finalistes de l'Euro 2013 de la Coupe du Monde, les Bleues ne parviennent pas ces dernières années à confirmer ce qu'on voit d'elles dans les rencontres amicales et posent un frein avant l'instant fatidique. Avec un effectif qui a très peu tourné ces dernières années suite à une "politique" de stabilité instaurée par l'ancien sélectionneur, Bruno Bini, son successeur, Philippe Bergeroôo, n'a pas hésité à faire appel à la jeunesse pour boucler sa liste de 23 joueuses. Cependant, ces dernières n'ont que très peu vu la couleur de la pelouse synthétique de la compétition. Quant aux expérimentées, certaines ont déçues. Retour sur la compétition des Bleues et voir à quoi on peut s'attendre dans un an, aux JO de Rio de Janeiro.

Une défense expérimentée

Si la France n'a encaissé que trois buts en cinq matchs de compétition, elle le doit essentiellement à sa défense expérimentée. En effet, le quatuor Houara D'Hommeaux-Georges-Renard-Boulleau, fort de ses 335 sélections cumulées, aura dressé un mur. Des serial-buteuses comme Anja Mittag ou Celia Sasic n'auront pas pu ouvrir la marque en dehors des phases arrêtées.

Sur les côtés, les deux parisiennes Jessica Houara D'Hommeaux et Laure Boulleau ont excellé et sont devenues des piliers de l'effectif. A l'aise en un contre un en phase défensive, les deux joueuses de la capitale ont su aussi montré leur importance sur les phases offensives des Bleues. Laure Boulleau a même délivré une passe décisive pour Marie-Laure Delie contre la Corée du Sud.

Dans l'axe central de la défense, le duo Georges-Renard se sera aussi montré solide bien qu'ayant des difficultés face aux Colombiennes lors de la défaite deux à zéro en phase de groupes. Tout comme Jessica Houara d'Hommeaux, Laura Georges et Wendie Renard ont joué l'intégralité des cinq rencontres.

Clap de fin pour Sarah Bouhaddi au poste de gardien ?

Si la défense a été solide, le poste de gardien de but a été grandement décrié tout le long de la compétition. En effet, Sarah Bouhaddi (OL, 99 sélections) n'aura pas su apporter la sérénité que l'on attend chez une gardienne de haut niveau. Prises de décisions tardives, sorties hasardeuses, jeu au pied fragile, la gardienne des nonuples champions de France a remis en cause, en partie chez les supporters, la hiérarchie des gardiennes en Équipe de France.

Celle qui disputait sa première Coupe du Monde aura force de constater que sa place est désirée par une multitude de joueuses qui se bousculent pour obtenir leur place en Équipe de France. D'autant plus qu'une jeune génération de gardiennes arrive en nombre dans notre championnat (Méline Gérard, Amandine Guérin, Laëtitia Philippe, Solène Durand). Ce poste de gardien de but pourra être un des chantiers de Philippe Bergerôo durant l'année qui arrive.

Amandine Henry bien seule au milieu

Si nous avons été subjugués par les performances d'Amandine Henry durant la compétition, ce qui lui a valu le Ballon d'Argent de la compétition, le reste de l'effectif a eu plus de mal à s'acclimater aux exigences d'une Coupe du Monde.

Bien qu'essentielle, Camille Abily a semblé être en retrait tout le long du mois de juin. De nature à jouer offensivement, la bretonne est sortie de son parcours canadien sans le moindre but ni la moindre passe décisive. Autre joueuse d'expérience, Élise Bussaglia. Celle qui va rejoindre Wolfsburg à la rentrée a dû se contenter d'un rôle de "joker de luxe" tant la paire Abily-Henry était performante. 92 minutes de jeu seulement pour l'ancienne parisienne et ancienne lyonnaise. Hamraoui, sur les deux entrées qu'elle aura effectué, a peu pesé sur le jeu malgré son physique imposant (1m78).

Offensivement parlant, les joueuses ont globalement donné satisfaction même si certaines ont éprouvé des difficultés. Louisa Necib, qui revenait de blessure, a eu du mal à se lancer dans le bain et n'a su faire la différence qu'à partir des phases finales où elle a marqué le but français contre l'Allemagne. Élodie Thomis, par sa pointe de vitesse, a su aider ses coéquipières dans le jeu offensif.

Dans un registre plus technique, la parisienne Kenza Dali aura essayé de peser sur le jeu et d'apporter des solutions à ses attaquantes. En vain. La jeune internationale de 23 ans, qui découvrait là sa première grande compétition internationale, donne toutefois de bonnes promesses pour l'avenir des Bleues. Enfin, Claire Lavogez, 21 ans, aura joué 81 minutes durant la compétition et a montré à son sélectionneur qu'elle aura un rôle à jouer dans le futur.

L'attaque : la petite déception Gaëtane Thiney

Avec une moyenne de deux buts par match (10 buts en 5 matches), l'Équipe de France possède un plus bas ratio qu'en temps normal. Cependant, cela reste on ne peut plus logique dans le sens où il s'agissait là d'une grande compétition internationale. Si les Bleues ont su marqué, cela est essentiellement dû à ses deux attaquantes, Eugénie Le Sommer et Marie-Laure Delie, qui ont inscrit 60% des buts français. Par cette efficacité, la juvisienne Gaëtane Thiney a eu plus de mal et n'a pas réussi à propulser le ballon dans les filets. Une déception pour les supporters français et plus particulièrement pour la joueuse elle-même.

Les promesses de ce mondial

Déjà considérée comme une des meilleures milieux du monde, Amandine Henry, à seulement 25 ans, a su confirmer les espoirs qui étaient mis en elle. Véritable "maestra", la lilloise de naissance a été la métronome des Bleues et n'a pas hésité à tirer au but quand c'était nécessaire. La preuve en est avec sa frappe pleine lucarne face au Mexique (victoire 5-0).

Autre joueuse d'avenir, Amel Majri. Bien qu'elle n'ait joué que deux matchs, la lyonnaise a parfaitement joué son rôle et a bien couvert son flanc gauche aussi bien quand elle était milieu qu'arrière latérale (pour pallier les blessures de Necib et Boulleau). D'autres joueuses comme Claire Lavogez et Griedge M'Bock ont aussi un avenir en Bleu même si cette dernière n'a pas joué dans cette Coupe du Monde.

Ça se bouscule à l'entrée

Si Philippe Bergerôo ne peut en sélectionner que 23, c'est un noyau de 30-35 joueuses qui semble se dégager. D'autant plus que les générations qui arrivent ne manquent pas de talent (victoire à l'Euro U19 en 2013, 3ème à la Coupe du Monde U20 en 2014).

Ainsi, des joueuses comme Sandie Toletti ou encore Clarisse Le Bihan seront amenées à revêtir la tunique bleue et ainsi tenter de gagner leur place dans les 23. D'autres joueuses comme Amandine Guérin, Marine Dafeur, Charlotte Bilbault ou encore Aurélie Kaci et Valérie Gauvin ne manqueront pas de faire une bonne saison dans leurs clubs respectifs afin de faire parti de la liste des joueuses qui s'envoleront pour Rio l'été prochain avec un Philippe Bergerôo qui aura une volonté de vaincre d'autant plus forte après sa prolongation de contrat jusqu'en 2017