Le moins que l’on puisse dire, c’est que la nouvelle direction, comprenez le tandem Frank McCourt - Jacques-Henri Eyraud, s’était vite acclimatée au climat marseillais…Mi-octobre, le repreneur américain n’avait pas manqué de parler d’ambitions et de succès au moment de signer pour le rachat du club. Et le président nommé s’était lui exprimé, devant les membres de l’OM, à côté de la coupe aux grandes oreilles remportée en 1993… Au niveau symbolique et « tape-à-l’oeil », avec disons une communication d’usage afin de « marquer le coup » quant à l’opération réalisée, les nouveaux marseillais ne pouvaient pas faire mieux.
Des premiers actes structurants
Il fallait alors confirmer ces semblants de promesses dans les faits, et surtout dans la constitution d’une future équipe en phase avec les ambitions annoncées, celles de se refaire une place solide en Ligue 1, de vite retrouver l’Europe et d’aller tutoyer la cour des grands d’après Frank McCourt.
L’arrivée du coach expérimenté Rudi Garcia - bien plus que ne l’était Franck Passi - puis d’Andoni Zubizaretta en provenance du FC Barcelone en tant que directeur sportif ont été des signaux positifs. Avec l’envie affirmée du club de se structurer et quelques recrues ayant permis à l’OM de réaliser une saison 2016-2017 correcte (Dimitri Payet, Morgan Sanson…) ponctuée d’une cinquième place au classement de Ligue 1. Mais, suivant les annonces de la nouvelle direction à l’heure du rachat, supporters marseillais et autres fans de ce club mythique étaient en droit d’attendre plus d’entrées, et notamment encore aujourd’hui sur un marché des transferts où le club s’est lancé assez timidement.
Les ambitions sont-elles déjà revues à la baisse ?
Elles sont en tout cas plus mesurées que les premiers discours. Sur ce marché des transferts justement, l’Olympique de Marseille se montre raisonnable peut-on dire, en avançant que le mercato estival ne fait que commencer et en ne désirant pas se livrer à la surenchère pour des joueurs dont le rendement ne conviendrait pas au prix demandé, ou bien au salaire souhaité…
Le nom de Valère Germain, 27 ans, - en provenance de l’AS Monaco - ne va certes pas jusqu’à faire rêver, mais ses qualités en font un attaquant efficace.
Luiz Gustavo, bientôt 30 ans, arrive quant à lui de Wolfsburg, avec une expérience riche en Allemagne, en Europe (Ligue des Champions en 2013 avec le Bayern Munich), et en sélection du Brésil (41 sélections). En dépit des tentatives de recrutement avortées ou abandonnées, des échecs dans les négociations et la perte par exemple de Bafétimbi Gomis, les deux premières recrues officielles de l’OM du mercato estival sont tout de même deux « bons coups », à 8 millions d’euros chacun d’après de multiples sources.
Et les dernières informations laissent penser que le club entame décidément son marché.
« L'OM Champions Project » à petit pas
« L’OM Champions Project » est peut-être trop pompeux pour un club qui doit tout compte fait se consacrer à une reconstruction progressive, avant de penser rivaliser avec les grosses écuries européennes. Mais force est de constater aussi que, derrière une communication exacerbée au départ afin de tenir en haleine les supporters marseillais, le staff du club travaille bel et bien à un renforcement plutôt intelligent de son effectif, en souhaitant y ajouter avant tout des joueurs n’étant pas en rupture de compétition, opérationnels.
Si certains aimeraient évidemment plus, des noms qui parlent à tout le monde et tout de suite, la tisane préconisée par le président Jacques-Henri Eyraud traduit une direction qui prend son temps pour activer ses réseaux et creuser sainement les pistes.
Rappelons quand même que l’enveloppe budgétaire de l’OM pour le mercato estival est estimée dans une fourchette entre 80 et 100 millions d’euros, soit le double, si ce n’est plus, par rapport au total dépensé sur le marché hivernal. De quoi poursuivre les ambitions sans toutefois s’enflammer. Le discours du rachat a fait place à une démarche plus mesurée mais confirmant les perspectives d'une nouvelle ère sur la Cannebière.